La Congrégation pour la doctrine de la foi rappelle à l'ordre les religieuses américaines
(RV) La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), au Vatican, a sévèrement tancé
la semaine dernière les responsables américaines de la « Leadership conference of
women religious » (LCWR), estimant que leur décision de remettre un prix à une théologienne
contestée par les évêques américains pouvait passer pour une «provocation» envers
le Saint-Siège.
Lors d'un entretien avec les religieuses américaines, le 30
avril dernier, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, sur un ton particulièrement direct,
a ainsi reproché aux religieuses américaines leur manque de collaboration dans le
processus de réforme engagé au terme de trois années d’enquête au sein de l’association.
«Cela
m'a attristé d'apprendre que vous aviez décidé d'attribuer le prix 'Outstanding Leadership
Award' de cette année à une théologienne critiquée par les évêques américains en raison
de la gravité de ses erreurs doctrinales dans ses écrits », a ainsi déclaré le
cardinal Müller aux religieuses américaines. Cette décision passera pour une «provocation
plutôt ouverte envers le Saint-Siège et l'évaluation doctrinale» et risque fort
d'aggrandir le fossé entre la LCWR et les évêques américains, a ajouté le préfet de
la congrégation pour la Doctrine de la foi.
La LCWR critiquée pour son
approche de «l'évolution consciente»
Depuis 2011, les religieuses de la
LCWR sont soumises à une évaluation doctrinale du Saint-Siège en raison de leurs positions
sociétales. Le Vatican a nommé un délégué, l'archevêque américain Peter Saintain,
qui doit notamment approuver, durant son mandat, les différents intervenants, -conférenciers
et présentateurs-, et décisions de la LCWR. Or, le délégué mandaté par la congrégation
n'a été informé du destinataire de ce prix, qu'une fois la décision prise par la LCWR.
Si le délégué « avait été impliqué dans les conversations tel que le mandat l'envisage,
je suis persuadé qu’il aurait apporté un élément important au discernement qui aurait
pu prendre alors une direction différente», a souligné le cardinal Müller.
La
Congrégation a également reproché à la LCWR ses orientations prises ces dernières
années concernant «l'évolution consciente», mouvement spirituel proche du mouvement
New Age, qu'elle suit avec une «inquiétude grandissante».
« Encore une
fois, je m’excuse si c’est un peu tranchant, mais ce que j’ai à dire est trop important
pour qu’il ne soit embelli d’un langage fleuri. Les thèses fondamentales de l’évolution
consciente sont opposées à la Révélation chrétienne et quand elles sont prises sans
réflexion, mènent presque forcément à des erreurs fondamentales quant à l’omnipotence
de Dieu, l’Incarnation du Christ, la réalité du péché originel, la nécessité du salut
et la nature définitive de l’action salvifique du Christ dans le Mystère pascal».