(RV) « J'ai pleuré pour les chrétiens crucifiés, aujourd'hui encore il y a des
personnes qui tuent au nom de Dieu. » Des paroles fortes du Papes François vendredi
matin. Lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la résidence Sainte-Marthe,
le Pape, sans citer expressément la Syrie, a confié avoir pleuré lorsqu’il a appris
en lisant la presse que des chrétiens étaient crucifiés en un certain pays. Une religieuse
syrienne témoignait sur nos ondes il y a quelques semaines du calvaire vécu par les
chrétiens syriens. « Aujourd’hui il y a des gens qui persécutent et qui tuent
au nom de Dieu », rappelle le pape. « Dans certains pays, porter une croix
ou un Evangile suffit pour aller en prison, et des gens sont comme les apôtres, jugés
dignes de subir des outrages au nom de Jésus. » Le pape François reliait cette
actualité dramatique au récit de la flagellation des apôtres devant le Sanhédrin à
Jérusalem, une scène évoquée dans le passage des Actes des Apôtres lu dans la liturgie
de ce vendredi 2 mai. Au centre de l’homélie du Pape, l’Évangile de la multiplication
des pains et des poissons et la lecture tirée des Actes des Apôtres dans laquelle
les disciples de Jésus sont flagellés par le sanhédrin. Le Pape François propose trois
icônes : la première est l’amour de Jésus pour les gens, son attention portée aux
problèmes des personnes. « Le Seigneur- observe le Pontife- ne se préoccupe
pas de combien sont ceux qui le suivent, par exemple », « ça ne lui passe pas par
la tête de faire un recensement pour voir si l’Église a grandi…non ! Il parle, il
prêche, il aime, il accompagne, il parcourt le chemin avec les gens, bienveillant
et humble. Et il parle avec autorité, c’est-à-dire avec la force de l’amour ». Certains
ne toléraient pas la douceur de Jésus La seconde icône est celle de « la
jalousie » des autorités religieuses de l’époque : « Ils ne toléraient pas-
affirme le Pape- que les gens suivent Jésus ! Ils ne le toléraient pas ! C’est
un mauvais comportement. Et de la jalousie, nous passons à l’envie, et nous savons
que le père de l’envie est ' le démon ' et c’est de par cette envie que le mal est
entré dans le monde ». « Ces gens- souligne encore le Pape François- savaient
bien qui étaient Jésus : il le savait ! Ces personnes étaient les mêmes qui avaient
payé les gardes pour dire que les apôtres avaient volé le corps de Jésus ! » :
«
Ils avaient payé pour garder la vérité sous silence ». « Mais les gens sont
vraiment méchants ! Car lorsque nous payons pour cacher la vérité, nous sommes dans
une très grande méchanceté. C’est pour cela que les gens savaient qui ils étaient.
Ils ne les suivaient pas, ils les toléraient car ils avaient l’autorité : l’autorité
du culte, l’autorité de la discipline ecclésiastique à cette époque, l’autorité du
peuple…et les gens suivaient. Jésus disait d’eux qu’ils faisaient peser des poids
opprimants sur les fidèles et les chargeaient sur les épaules des gens. Ces gens ne
tolèrent pas la douceur de Jésus, ils ne tolèrent pas la douceur de l’Évangile, ils
ne tolèrent pas l’amour. Et ils paient par envie, par haine ».
Devant
le Sanhédrin, il y a « un homme sage », Gamaliel, qui invite les leaders religieux
à libérer les apôtres. Ainsi, répète le Pape François, il y a ces deux premières icônes
: Jésus qui s’émeut en voyant les gens « sans pasteurs » et les autorités religieuses…
Aujourd'hui
encore des gens s'érigent en 'patrons des consciences'
«Celles-ci, avec
leurs manœuvres politiques, avec leurs manœuvres ecclésiales pour continuer à dominer
le peuple…Et ainsi, ils font venir les apôtres, après avoir parlé avec ce sage homme.
Ils rappelèrent les apôtres, les firent flageller et leur ordonnèrent de ne pas parler
au nom de Jésus. Ensuite, ils les remirent en liberté. » « Mais nous devons faire
quelque chose : nous leur donnerons de beaux coups de bâton et après, à la maison
! » « C’est injuste mais ils l’ont fait. Ils étaient les patrons des consciences et
se sentaient avec le pouvoir de le faire. Patrons des consciences…Aujourd’hui aussi,
dans le monde, il y en a beaucoup ».
« Moi-a dit le Pape François-
« J’ai pleuré lorsque j’ai appris par les médias » la nouvelle « des chrétiens crucifiés
dans un certain pays non chrétien. Aujourd’hui encore-il y a encore des gens qui,
au nom de Dieu, tuent et persécutent. Et aujourd’hui encore, nous voyons tant de gens
qui « comme les apôtres », sont « contents d’avoir été jugés dignes de subir des outrages
pour le nom de Jésus ». « Ceci- a-t-il dit- « est la troisième icône d’aujourd’hui
». La joie du témoignage » :
« La première icône : Jésus avec les gens,
l’amour, le chemin qu’il nous a enseigné et que nous devons suivre. La seconde icône
: l’hypocrisie de ces dirigeants religieux du peuple, qui ont emprisonné le peuple
par tant de commandements, avec cette légalité froide et dure et qui ont payé pour
cacher la vérité. La troisième icône : la joie des martyrs chrétiens, la joie de tant
de nos frères et de nos sœurs qui ont ressenti cette joie, cette félicité d’avoir
été jugés dignes de subir des outrages au nom de Jésus. Et aujourd’hui, il y en a
tellement ! Pensez que dans certains pays, vous pouvez vous retrouver en prison par
le simple fait que vous portez une Évangile. Tu ne peux pas porter de croix : ils
te feront payer l’amende. Mais le cœur est content. Les trois icônes : regardons-les
aujourd’hui ! Cela fait partie de notre histoire du salut ».