Le Cardinal Tauran, en Algérie, encourage l'amitié avec les musulmans
(RV) « En m’envoyant vers vous, le pape François a voulu vous manifester sa proximité
spirituelle à l’occasion d’un anniversaire exceptionnel comme est le centenaire de
l’érection d’une église à la dignité de basilique. Il m’a confié le soin de vous encourager
à poursuivre, avec votre évêque, ses collaborateurs et tous les fidèles de ce diocèse,
vos efforts en vue d’un témoignage chrétien toujours plus crédible. »
Des
paroles d’encouragement tenues par le cardinal Jean-Louis Tauran vendredi matin, au
cours de la messe célébrée à Annaba, l'antique Hippone, pour les 100 ans de la consécration
comme basilique de l’église dédiée à Saint Augustin. Dans son homélie, le Président
du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a confié avoir reçu du Pape
François la mission d’encourager les chrétiens d’Algérie à vivre leur foi en étant
ouverts au dialogue interreligieux, à persévérer dans l’amitié avec la communauté
musulmane, majoritaire dans ce pays.
« Oui, ces pierres expriment mieux
que les mots la volonté d’une communauté chrétienne de demeurer fidèle à sa vocation
interreligieuse, désireuse de continuer à vivre et à travailler avec ses amis pour
le bien commun de la société algérienne. Une église, comme une mosquée, a encore déclaré
le cardinal Tauran, a pour vocation aussi de nous garder proches de Dieu ».
Le
Cardinal Tauran a exhorté ensuite son auditoire à prendre exemple sur Saint Augustin
qui nous enseigne plusieurs choses : « à chercher la vérité par un retour à l’homme
intérieur, tout en aimant la beauté et le plaisir à condition qu’ils ne deviennent
pas un idéal ou un absolu. A découvrir la présence de Dieu au plus profond de chacun
d’entre nous. A reconnaitre la trace de Dieu dans les beautés de la nature, dans la
limpidité d’une pensée ou dans l’amitié partagée. A aimer la paix qui ne peut advenir
que par des méthodes de paix : ‘ parce que c’est un titre de gloire plus grand, de
tuer la guerre par la parole que de tuer les hommes par l’épée ‘ (Ep. 229, 2). A apprécier
l’amitié. A considérer l’histoire comme façonnée par trois facteurs concomitants :
la providence, la justice et la paix : la providence qui guide l’histoire des sociétés,
la justice qui s’imprime comme idéal dans le cœur de l’homme et la paix qui en est
le but final. »
Le Cardinal Tauran a terminé son homélie en espérant que
nous « puissions apprendre de Saint Augustin cette ‘ intelligence du coeur ‘ qui
nous permet d’entendre et d’accueillir le cri douloureux de l’homme seul, sans travail,
marginalisé, oublié, emprisonné, torturé. » A noter que le Cardinal Tauran a déjà
rencontré depuis mardi le ministre algérien des Affaires religieuses et le ministre
des Affaires Etrangères, mais aussi le président du Sénat. Samedi avant son départ,
il rencontrera encore des chercheurs en études comparées des religions à l’université
islamique d’Alger. Il devait aussi présider une conférence sur le dialogue interreligieux.
Le
cardinal Jean-Louis Tauran a expliqué à Hélène Destombes le sens de sa présence
en Algérie pour ce centenaire et sur ce que représente la Basilique dans un pays à
majorité musulmane
A noter que
le cardinal Tauran a déjà rencontré depuis mardi le ministre algérien des Affaires
religieuses et le ministre des Affaires Etrangères, mais aussi le président du Sénat.
Samedi avant son départ, il rencontrera encore des chercheurs en études comparées
des religions à l’université islamique d’Alger.