2014-04-30 16:42:45

Nigéria: Marche de femmes pour exiger la libération des lycéennes otages de Boko Haram


Une grande manifestation de femmes a été organisée mercredi dans la capitale nigériane, Abuja, pour dénoncer l'enlèvement par les islamistes de Boko Haram de 100 à 200 jeunes filles mi-avril dans le nord-est du Nigeria et dont le sort reste inconnu à ce jour. Le collectif "Femmes pour la paix et la justice" a appelé à une "marche de protestation d'un million de femmes" pour s'indigner contre l'incapacité des autorités à retrouver la trace des jeunes filles, âgées de 12 à 17 ans, dont on est sans nouvelles.
L'enlèvement des jeunes filles dans leur lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno, le soir du 14 avril, suscite une indignation et une mobilisation croissante au Nigeria, dans toutes les grandes villes et sur Twitter notamment. Des manifestations sont aussi prévues à Kano, dans le Nord, et à Ibadan, dans le Sud-Ouest, mercredi, ainsi qu'à Lagos jeudi.
Selon les responsables de l'Etat de Borno, 129 jeunes filles ont été enlevées quand leur lycée a été attaqué par des hommes armés qui les ont emmenées à bord de camions; 52 d'entre elles ont ensuite retrouvé la liberté. Mais les habitants de Chibok, et notamment la directrice du lycée, affirment de leur côté que 230 filles ont été enlevées et que 187 d'entre elles sont toujours en captivité.
A Chibok, les parents des victimes sont d'autant plus angoissés que selon des informations qui y circulent, les victimes pourraient avoir été emmenées au Cameroun et au Tchad frontaliers, pour y être mariées de force.
Ces informations, rapportées à l'AFP par Pogu Bitrus, le chef du conseil des anciens de Chibok, n'ont pu être confirmées auprès de sources sécuritaires pour le moment.
Les familles, qui se sont cotisées pour acheter de l'essence et mener leurs propres recherches en voiture et en moto, disent avoir elles aussi perdu confiance dans l'opération de secours menée par les autorités.
Mme Hadiza Bala Usman, organisatrice de la marche d'Abuja, regrette l'inaction des autorités.
"Si cela était arrivé n'importe où ailleurs dans le monde, plus de 200 filles enlevées et aucune nouvelle pendant plus de deux semaines, le pays serait complètement au point mort", s'est-elle indigné. Mme Usman espère que le président de la Chambre des Représentants, Aminu Tambwal, et même le président de la République, Goodluck Jonathan, s'adresseront aux manifestants.








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