(RV) Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche
4 mai, troisième dimanche de Pâques. Evangile selon Saint Luc 24, 13-25 : « Notre
coeur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il
nous faisait comprendre les Ecritures ? »
Ecoutez le commentaire du Père
Pascal Montavit
L’Evangile
de ce troisième dimanche de Pâques est celui des disciples d’Emmaüs. Ce passage est
une véritable catéchèse sur l’eucharistie. Une lecture attentive nous dévoile le sens
de la messe et comment la vivre.
Tout d’abord, les disciples d’Emmaüs parlent
des événements qui ont eu lieu à Jérusalem. Ils n’en comprennent pas le sens mais
cela les préoccupe et les rend tristes. Jésus vient vers eux, mais leurs yeux étaient
aveuglés. Ils ne le reconnaissent pas. N’est-ce pas là le vécu de beaucoup d’entre
nous lorsque nous nous rendons à l’Eglise le dimanche ? Nous nous posons des questions.
Nous doutons parfois. Et si tout cela était faux ? Jésus écoute les deux disciples
jusqu’au bout. Dans ce récit, ce sont eux qui parlent le plus. De même, le Seigneur
écoute nos prières, nos cris, nos souffrances.
Puis vient le moment où Jésus
prend la parole. C’est durant l’Eucharistie, la place des lectures. Nous nous asseyons
pour écouter la Parole de Dieu. Durant l’Evangile, c’est Jésus lui-même qui parle,
et nous nous levons. Cette Parole que nous entendons est une lumière pour nos vies.
Elle vient éclairer nos interrogations. Elle apporte un réconfort. Notre cœur est
tout brulant. Pourtant, comme les disciples d’Emmaüs, nous ne nous en rendons pas
toujours compte.
Quand Jésus a fini son explication, les disciples n’ont pas
encore compris qui il était. Et pourtant ils veulent le retenir. Ils perçoivent que
quelque chose est en train de se passer. Ils veulent continuer à écouter Jésus qui
leur explique que le Messie devait souffrir tout cela pour entrer dans sa gloire.
Ce n’est qu’à la bénédiction du pain que leurs yeux s’ouvrent et qu’ils le reconnaissent.
Il y a donc une véritable progression dans le cheminement des disciples d’Emmaüs.
En écoutant Jésus, ils ouvrent leur cœur et leur tristesse les quitte peu à peu. La
parole qu’ils reçoivent est libératrice. Mais cette parole est aussi une préparation
à recevoir le Pain de vie, celui qui donne l’éternité avec le Christ. C’est à ce moment
là que toute tempête et tristesse disparaissent.
Lorsque nous nous rendons
à la messe, nous sommes appelés à vivre le même cheminement. En premier lieu, quand
nous sommes en route, nous pouvons déposer tous nos fardeaux aux pieds du Seigneur,
lui parler. La messe commence déjà à ce moment là, lorsque nous quittons notre maison
pour nous rendre à l’Eglise. Ensuite, nous écoutons la Parole de Dieu, nous sommes
attentifs à ce que le Seigneur nous dit, aujourd’hui, dans la liturgie. Enfin, le
sommet de notre célébration vient lorsque nous voyons l’hostie élevée au-dessus de
l’autel. Jésus est alors là, présent, au milieu de nous, transformant nos tristesses
en joie. Mais ce n’est pas fini. Lorsque les disciples d’Emmaüs réalisent qu’ils
étaient avec Jésus, il est dit : « A l’instant même, ils se levèrent et retournèrent
à Jérusalem. Il y retrouvèrent les onze Apôtres et leurs compagnons » (Lc 24,33).
Rencontrer le Christ nous met en mouvement vers les autres afin de proclamer ce que
nous avons vécu.
En ce jour, préparons nos cœurs à vivre pleinement la messe,
à écouter la parole de Dieu et à reconnaître Jésus dans l’hostie. Le Seigneur est
là et il nous appelle.