(RV) Entretien - C’est un psychodrame comme la France les aime. L’un des fleurons
de l’industrie nationale, Alstom, présent dans plusieurs secteurs comme l’énergie
et les transports, veut se séparer de sa branche énergie, connue surtout pour les
turbines équipant des centrales thermiques. Son PDG, Patrick Kron, assume le démantèlement
de son entreprise en préférant céder cette branche à l’Américain General Electric.
Stupeur dans un premier temps, puis colère du gouvernement français. Depuis
2012, et l’élection de François Hollande, le « redressement productif » de
la France est en effet un des cris de guerre lancé pour relancer l’activité économique
et l’emploi dans l’Hexagone. Une telle nouvelle a donc eu un effet dévastateur alors
que le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, peine à convaincre sa propre majorité,
du bien fondé d’un Pacte de Stabilité qui doit permettre aux entreprises, petites
ou grandes, de retrouver la voie de la croissance.
Dans un pays où, historiquement,
l’Etat a toujours compter pour soutenir ou élaborer une politique industrielle, voir
partir dans les mains d’étrangers une entreprise réputée dans son secteur, est toujours
douloureux. L’affaire Alstom apparaît donc comme le dernier épisode de la désindustrialisation
de la France. Mais cette impression doit être nuancée selon Pierre Olivier Rouaud,
grand reporter au magazine Usine Nouvelle :