2014-04-26 14:17:44

Gambie: Les femmes exigent un siège dans les instances politiques


Le compte à rebours pour les élections générales de 2016 en Gambie a commencé avec une démarche rare visant à réunir les femmes politiques de tout le spectre politique divisé afin d'assurer une représentation accrue des femmes.
Au cours de la dernière semaine du mois de mars, l'ONG locale de défense des droits des femmes appelée Comité gambien sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, a lancé une campagne demandant des réformes politiques afin d'assurer la participation effective des femmes dans tous les postes de leadership politique.
Le Dr Isatou Touray, directrice exécutive de l’ONG a affirmé : « Ce que nous faisons n'a rien à voir avec la politique partisane. Il ne s'agit pas d'arracher leurs pouvoirs. Il s'agit de développement, et il s'agit de la politique de genre".
"Lorsque nous parlons de la politique de genre, nous disons que les femmes issues des différents partis politiques se réunissent pour examiner leurs problèmes et les promouvoir, à travers un seul mouvement".
Les résultats préliminaires du recensement effectué en 2013 dans de ce petit pays d'Afrique de l'ouest montrent que les femmes constituent plus de 51 pour cent des près de 1,8 million d'habitants du pays.
A partir de 2011, les femmes représentent 58 pour cent des électeurs nationaux. Leur force numérique n'est pas, toutefois, reflétée dans le nombre de femmes à des postes de gouvernance et de leadership à la fois au niveau national et local.
Ceci en dépit du fait que la Gambie ait une femme vice-présidente, Dr Isatou Njie Saidy, qui occupe ce poste depuis 1997.
"Sur les 53 membres de l'Assemblée nationale, nous avons seulement quatre qui sont des femmes élues et une seule femme députée nommée. Ce qui fait neuf pour cent", souligne Amie Sillah, une politicienne activiste de genre.
"Egalement, sur 1.873 chefs de village, seulement cinq sont des femmes. Il n'y a aucune femme gouverneure, aucune femme chef de district."
Les structures au sein des différents partis politiques, au mieux, relèguent les femmes à la position de suppléantes des propagandistes hommes. Les femmes occupent essentiellement seulement des postes de leadership dans les ailes des femmes de leurs partis politiques.
Et la majorité des femmes politiquement actives dans le pays passent leur temps à faire campagne pour les votes et les dons financiers pour leurs homologues hommes.
"Dans les comités de sélection des parties, même si une femme est nommée présidente, comme le dit notre proverbe: 'Ils [les hommes] vous donnent la tête et prennent la langue', de sorte que la femme n'est pas en mesure de parler. Les hommes vous donnent juste un pouvoir symbolique. En un mot, vous propagez ce qu'ils veulent que vous propagez", affirme Sillah.
La Constitution garantit le droit des femmes de participer à la vie politique et criminalise toute forme de discrimination fondée sur le genre, souligne-t-elle.








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