Le Pape rencontre les évêques de l’Afrique australe au terme de leur Visite Ad Limina
Les évêques de la Conférence épiscopale d'Afrique australe qui réunit l’Afrique du
Sud, le Bostwana et le Swaziland, ont été reçus vendredi matin par le Pape François
au terme de leur visite ad Limina. Le Pape leur a remis un discours dans lequel il
rappelle le travail ardu des missionnaires et des hommes et femmes de ces pays pour
semer les graines de la foi et sortir à la rencontre des personnes dans les villages,
villes et notamment dans les communes urbaines en expansion constante. Il a ainsi
souligné la floraison de paroisses qui prospèrent malgré les obstacles comme les grandes
distances entre les communautés et le manque de moyens matériels, avant de louer l'effort
fait dans la préparation des diacres permanents et des catéchistes laïcs qui aident
le clergé là où les prêtres manquent. "Les prêtres, les religieux et religieuses
-écrit-il- ne forment qu'un seul esprit et un seul cœur dans le service des fils et
filles de Dieu les plus vulnérables: veuves, mères seules, divorcés, enfants en danger
et notamment le million d'orphelins du Sida, dont beaucoup sont à la tête de familles
en zones rurales". Le Pape a ajouté que malgré les difficultés des communautés catholiques,
minoritaires dans le pays où différentes religions se côtoient, les catholiques partagent
"la richesse et la joie de l'Evangile avec ceux qui sont autour d'eux" et a demandé
à Dieu de les aider à "persévérer dans la construction du Royaume de Dieu par leurs
vies qui témoignent de la vérité, et par leurs œuvres qui soulagent les souffrances
de tant de personnes". Il a ensuite évoqué les défis pastoraux qu'affrontent, aux
dires des évêques, leurs communautés, comme la diminution de la natalité qui a des
répercussions sur le nombre de vocations, le départ de catholiques de l'Eglise pour
suivre d'autre groupes qui semblent promettre quelque chose de mieux, l'avortement
qui "aggrave la douleur de nombreuses femmes qui portent désormais de profondes blessures
physiques et spirituelles après avoir succombé aux pressions d'une culture séculaire
qui déprécie le cadeau de Dieu et le droit à la vie de l'enfant à naître", ainsi que
l'augmentation des séparations et divorces même dans de nombreuses familles chrétiennes
qui conduisent à ce que les enfants "souvent ne grandissent pas dans un environnement
familial stable". "Nous observons aussi avec une grande préoccupation, et nous ne
pouvons que le déplorer, un accroissement de la violence contre les femmes et les
enfants. Toutes ces réalités menacent la sainteté du mariage, la stabilité de la vie
du foyer et en conséquence, la vie de la société dans son ensemble. Dans cette mer
de difficultés, nous, évêques et prêtres, devons donner un témoignage cohérent de
l'enseignement moral de l'Evangile".