(RV) J-3 avant le grand jour, avant la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul
II. Rome est sur les charbons ardents pour accueillir tous les pèlerins qui viendront
du monde entier pour assister à cet événement planétaire. Et du point de vue logistique,
ce n’est pas si évident de faire face à un tel afflux de personnes. La ville se prépare
donc. Xavier Sartre
Les
chiffres sont imprécis mais ils donnent l’idée de l’ampleur de la marée humaine qui
convergera vers Rome et la place Saint-Pierre : au moins un million de personnes,
dont de très nombreux Polonais. 1700 cars, 58 charters et cinq trains sont attendus
de Pologne.
Déjà, près du Vatican, la tension monte : les policiers municipaux
sont positionnés aux carrefours, les panneaux d’interdiction de stationner dans toutes
les rues adjacentes au Vatican sont installés, et les podiums pour la presse sont
dressés depuis le début de la Semaine Sainte.
Métro toute la nuit
Pour
éviter le chaos, pendant tout le weekend, la fréquence des bus sera renforcée et les
métros circuleront sans interruption. Les pèlerins ne pourront pas évidemment tous
accéder à la place Saint-Pierre, mais ils auront la possibilité de suivre la messe
sur les dix-sept écrans géants disposés aux quatre coins de la ville, dont trois sur
la via dei Fori Imperiali. Les francophones pourront le faire place Farnèse, devant
l’ambassade de France, les anglophones place Navone, sans compter les écrans retransmettant
les commentaires en espagnol, en polonais, en italien ou en arabe.
Pour assurer
la sécurité de toute cette foule, près de 4500 policiers nationaux et municipaux sont
réquisitionnés, et plus de 2600 volontaires de la Protection civile seront prêts à
distribuer notamment quatre millions de bouteilles d’eau. C’est sans compter les quatorze
postes médicalisés, les poubelles supplémentaires et les toilettes publics.
Tout
est prévu, malgré la grogne des hôteliers qui considèrent que les estimations exagérées
du nombre de visiteurs durant ce weekend ont dissuadé plusieurs potentiels clients
de venir à Rome, et la colère des policiers municipaux dont certains menacent même
de faire grève dimanche. Ils protestent contre une baisse de leurs primes et de leurs
indemnités, décidées dans le cadre d’un vaste plan de réduction des dépenses de la
commune de Rome.