2014-04-24 19:16:27

Amnesty dénonce la situation des travailleurs domestiques au Qatar


(RV) Entretien - Amnesty International dénonce dans un nouveau rapport la situation des travailleurs domestiques étrangers employés dans le riche pays gazier du Golfe. Il s’agit du fruit d’une enquête menée auprès de 52 femmes migrantes, anciennes employées de maison ayant fui leurs employeurs ou les ayant dénoncés, évoquant des abus, des violences et des formes de travail forcé commis à leur encontre.

Nathalie Martin, juriste, est en charge des personnes déplacées pour Amnesty France. Elle est interrogée par Marie Duhamel : RealAudioMP3

Certaines domestiques ont déclaré aux enquêteurs travailler jusqu'à 100 heures par semaine et ne pas bénéficier de repos hebdomadaire. Certaines ont dit avoir été embauchées avec des promesses de bons salaires et des conditions de travail décentes pour voir leurs espoirs déçus en arrivant au Qatar.

En cas d'abus, ces femmes ne disposent d'aucun recours devant le ministère du Travail et peuvent être arrêtées et expulsées pour avoir fui le domicile de leur employeur. En cas de plainte, ces femmes risquent même d'être poursuivies pour « relations sexuelles illicites » et encourent un an de prison, note Amnesty.

Promesses non tenues

En mars 2013, ces femmes représentaient 95% des détenus du centre d'expulsion de Doha, a relevé Amnesty. Il y a quelque 84.000 domestiques étrangères au Qatar, pour la plupart originaires de pays asiatiques, selon l’ONG.

« Les autorités du pays ne parviennent pas à protéger les travailleurs domestiques migrants de graves exploitations, incluant du travail forcé et des violences physiques et sexuelles », écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme. Le pays a promis ces dernières années une loi protégeant les domestiques mais sans s'y tenir, rappelle Amnesty, demandant à Doha de «
cesser de traîner les pieds et de garantir aux domestiques leurs droits fondamentaux ». (RV avec AFP)


Photo : à l'instar des domestiques, les travailleurs du bâtiment au Qatar ne disposent pas d'un statut juridique leur permettant de se défendre contre les abus des employeurs







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