(RV) A l’audience générale mercredi dernier, le Pape François n’a pas parlé des canonisations
de dimanche. Il a évoqué, en revanche, la béatification ce samedi, dans le Piémont,
d’un martyr dominicain italien, Giuseppe Girotti, mort le 1er avril 1945, au camp
de concentration nazi de Dachau, avant d’avoir atteint l’âge de 40 ans. Le Saint-Père
a rendu hommage à son témoignage chrétien héroïque. La béatification de ce grand homme
risquait d’être occultée par la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II.
Issu
d’une famille modeste, vivant dans une région rurale, laborieuse, fidèle aux traditions,
le père Girotti s’était spécialisé dans l'interprétation des Ecritures Sacrées à l’Angelicum
et à l’École biblique de Jérusalem, où il fut élève du père Marie-Joseph Lagrange.
Tenu en haute estime pour sa vaste culture, il aimait aussi exercer le ministère sacerdotal
parmi les pauvres. Lorsque commencent les persécutions des juifs, il constitue un
réseau de contacts pour leur venir en aide. Bravant tous les risques, il s’efforce
de leur trouver des cachettes sûres et des faux papiers. Il sera dénoncé et arrêté
pour son activité contraire aux lois fascistes et nazies.
A Dachau, il sera
enfermé, en tant que prisonnier politique avec un millier d’autres prêtres et religieux
dans la cabane 26 où ses occupants parviendront à installer une chapelle de fortune.
Une homélie sur l’unité des chrétiens prononcée par le père Girotti à Dachau est aujourd’hui
comme son testament spirituel. Un arbre a été planté en son honneur dans l’avenue
des justes à Yad Vashem, à Jérusalem.