Santé : La psychose s’installe suite au virus Ebola
Le Pape François a lancé dimanche dans son message Urbi et Orbi, un appel à la solidarité
avec les victimes de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l'ouest, saisissant l'occasion
pour dénoncer l’incurie qui contribue à la propagation d’autres épidémies.
«
Fais, Seigneur, a dit le Pape, que nous puissions soigner les frères touchés par l'épidémie
d'Ebola en Guinée Conakry, en Sierra Léone et au Liberia, et ceux affectés par tant
d’autres maladies, qui se diffusent aussi à cause de l'incurie et de la pauvreté extrême
». Rappelons que la Guinée, est en proie à une épidémie de fièvre hémorragique,
et a déjà enregistré depuis janvier dernier au moins "109 cas confirmés dont 61 décès"
dus au virus Ebola, selon l'examen pratiqué en laboratoire. ( L’intégralité
du magazine en audio avec Honoré Onana Olah : )
Selon le porte-parole
du gouvernement, le ministre Damantang Albert Camara, suite à l’examen des dossiers
des cas suspects d’Ebola enregistrés en Guinée du mois de janvier à avril 2014 par
les experts scientifiques nationaux et internationaux, il a été établi une nouvelle
nomenclature de présentation basée sur la confirmation des cas par les tests biologiques.
En effet, les analyses biologiques pouvant désormais être réalisées rapidement, les
bilans ne prennent plus en compte que les cas confirmés.
109 cas confirmés
dont 61 décès
Selon cette nomenclature, la situation des cas d'Ebola confirmés
à la date du 17 avril 2014 donne pour l'ensemble du pays "109 cas confirmés dont 61
décès, a encore ajouté le porte-parole du gouvernement guinéen. Parmi les zones
les plus affectées, figurent la préfecture de Guéckédou dans le sud de la Guinée avec
34 décès sur 58 cas confirmés, et Conakry, la capitale, avec 15 décès sur 36 cas confirmés. Jeudi
dernier, l'Organisation mondiale de la Santé, OMS, avait fait état pour la Guinée
de 101 cas de fièvre Ebola, incluant 56 décès confirmés par des analyses en laboratoire. Ces
101 cas d'Ebola font partie d’un total 197 cas de fièvre hémorragique, dont 122 mortels
enregistrés depuis janvier, avait indiqué l'OMS, ajoutant que les analyses se poursuivaient. Mais
jusqu'à samedi, aucune indication n'était disponible sur le type de virus à l'origine
de cas testés négatifs à l'Ebola. Ce virus s'est propagé au Liberia voisin où,
selon le gouvernement six cas ont été confirmés en laboratoire. Pour ce pays, le bilan
est de 27 cas de fièvre hémorragique dont 13 décès.
Le virus se transmet
par contact direct qu'il s'agisse d'hommes ou d'animaux, vivants ou morts
Il
n'existe aucun traitement ou vaccin contre la fièvre Ebola, qui nécessite d'isoler
les malades pour limiter la propagation du virus. L’Ebola se transmet par contact
direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés, qu'il
s'agisse d'hommes ou d'animaux, vivants ou morts. Dans les pays voisins comme la
Côte d’Ivoire, c’est aussi la psychose du virus Ebola qui est présente.
Un
organe de presse suspendu suite à Ebola
En effet, l’organe de régulation
de la presse écrite ivoirienne avait décidé, de suspendre le quotidien Soir Info,
notamment pour avoir publié l’interview d'un expert, disant qu'on "ne doit pas cesser
de manger de la viande de brousse, prenant ainsi le contre-pied d'un communiqué gouvernemental,
qui avait interdit la consommation de l’agouti, gros rongeur de brousse et du porc-épic. La
Gambie de son côté, a suspendu les vols en provenance de Guinée, du Liberia et de
Sierra Leone en raison de cas confirmés ou suspects de fièvre Ebola dans ces pays,
et les vols faisant escale dans les trois premiers pays n'ont pas le droit d’y embarquer
de passagers pour la Gambie.
Aucun pays autour de la Guinée Conakry n’est
épargné
Le virus Ebola, hautement contagieux s'est propagé au Liberia voisin,
où six cas ont été confirmés sur 26 cas suspects de fièvre hémorragique, dont 13 mortels,
d'après l'OMS. Le Mali qui avait pour sa pour sa part signalé ses premiers cas
suspects de fièvre hémorragique le 3 avril 2014, a annoncé mardi dernier que les analyses
effectuées en laboratoire sur dix échantillons ont exclu la présence du virus Ebola
sur son sol, et qu’aucun nouveau cas suspect n'y a été enregistré. La Sierra Leone
avait aussi recensé deux cas suspects qui sont décédés, mais l'analyse de leurs prélèvements
a exclu la présence d'Ebola. Selon l'OMS, le ministère sierra-léonais de la Santé
a indiqué qu’il s'agissait de cas de fièvre Lassa, endémique dans ce pays.