La Croix : « monstruosité de l'homme et immensité de la miséricorde de Dieu »
(RV) Le Pape François a présidé vendredi soir le chemin de Croix au Colisée, dans
le centre de Rome. Un rendez-vous traditionnel pour les Romains et les pèlerins du
monde entier qui viennent revivre les étapes de la Passion du Christ. Près de 40'000
fidèles étaient présents. Cette année, les méditations de ce chemin de Croix ont été
écrites par Mgr Bregantini, évêque de Campobasso, bien connu pour ses prises de position
contre la mafia calabraise dans le sud de l’Italie.
Face à la Croix, on trouve
à la fois « la monstruosité de l'homme » et « l'immensité de la miséricorde
de Dieu » a lancé le Pape dans un bref discours à l’issue de cette Via Crucis.
La crucifixion de Jésus résume toutes les « injustices, toute l’amertume de la
trahison de Judas et de Pierre, toute la vanité des puissants, toute l’arrogance des
faux amis » a t-il précisé.
« Dans la Croix, nous voyons la monstruosité
de l’homme quand il se laisse guider par le mal, a poursuivi le Souverain Pontife.
Mais nous voyons aussi l’immensité de l’amour de Dieu qui ne s’occupe pas de nous
selon nos pêchés, mais selon sa miséricorde ».
Blessures du monde contemporain
A
chacune des quatorze stations correspondaient les blessures du monde contemporain,
les nouveaux crucifiés. Cette année, ouvriers, SDF, immigrés, détenus ou encore anciens
toxicomanes ont été invité à porter la croix. Le Pape a demandé de se rappeler des
malades, des personnes abandonnés sous le poids de la croix. Pour que sous cette croix,
ils trouvent la force de l’espoir, de la résurrection et de l’amour de Dieu.
Selon
Mgr Bregantini, la croix d’aujourd’hui est pour lui celle que portent ceux qui souffrent
de la crise économique, des cancers dus aux déchets toxiques, de la criminalité, de
la drogue, de la surpopulation carcérale, de la corruption.
Autant de maux
que le pape François a tenu à souligner. Mais dans ses méditations, l’archevêque italien
a voulu aussi mettre en avant quatre figures positives : Simon de Cyrène qui symbolise
la solidarité et le bénévolat ; Véronique, la douceur gratuite de ceux qui agissent
non pas pour posséder mais pour donner ; les femmes de Jérusalem, dont l’attitude
n’est pas la commisération qui écrase mais la compassion qui fait mûrir, la force
qui s’enracine dans la douleur de l’autre et la rachète ; enfin l’étreinte entre Marie
et Jésus : Mgr Bregantini a voulu y associer toute la douceur et la beauté des mères
qui ont perdu un enfant dans un accident ou par un délit mafieux, mais qui sentent
que cet enfant n'est pas perdu tant qu'il est aimé.