(RV) Entretien - La situation reste très tendue en Ukraine. Les insurgés pro-russes
sont repassés à l’offensive lundi après-midi dans l'Est de l'Ukraine. Vladimir Poutine
a fait part de son "inquiétude", alors que le gouvernement pro-européen de Kiev cherche
une issue politique et en appelle à l'ONU pour éviter une nouvelle Crimée.
La
veille, Kiev a lancé une "opération antiterroriste" contre les insurgés pro-russes.
Ces derniers réclament le rattachement à la Russie, ou au minimum une "fédéralisation"
de la Constitution ukrainienne pour donner de grands pouvoirs aux régions. Et pour
la première fois, le président intérimaire ukrainien Olexandre Tourtchinov a fait
une ouverture dans ce sens, suggérant qu'un tel scrutin, -soit un référendum national-,
pourrait être organisé en même temps que la présidentielle anticipée prévue le 25
mai.
De son côté, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a indiqué
lundi que les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne pourraient se
réunir la semaine prochaine pour durcir les sanctions contre la Russie si la situation
en Ukraine s'aggravait après la réunion prévue jeudi à Genève.
Après les violences
de ce week-end, est-ce que le pays a franchi une nouvelle étape ? C’est la question
que se pose Anne de Tinguy, professeur des universités à l’Inalco, l’institut
national des langues et civilisations orientales et chercheur à Science Po.
La situation actuelle lui rappelle les événements en Crimée, jusqu’à l’indépendance
auto-proclamée de la péninsule. Elle est interrogée par Antonino Galofaro :
Photo
: manifestants pro-russes devant la direction régionale du SBU à Lugansk le 14 avril
2014