(RV) Le Dimanche des Rameaux coincide avec la Journée Mondiale de la Jeunesse, décentralisée
dans les diocèses quand elle ne donne pas lieu au rassemblement mondial estival qui
se tient tous les deux ou trois ans.
A cette occasion, cette année, un groupe
de jeunes Brésiliens a remis la Croix des JMJ aux jeunes Polonais qui la porteront
en pèlerinage jusqu’à Cracovie. Après Rio de Janeiro, en 2013, c’est dans cette ville
polonaise que se tiendront les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse en juillet
2016. Avec la Croix, les jeunes Brésiliens ont remis également aux organisateurs polonais
l’icône mariale Salus populi Romani. S'ouvrent donc deux ans de pérégrination
pour la Croix et l'Icône mariale, qui devraient visiter tous les diocèses de Pologne
en préparation des JMJ.
Les JMJ sous l'intercession du futur Saint Jean-Paul
II
Le Pape François a annoncé que Jean-Paul II, qu'il canonisera dans deux
semaines en même temps que Jean XXIII, sera désormais le saint patron des JMJ.
« Dans la communion des saints, il continuera à être pour les jeunes un père et un
ami », a expliqué le Pape François. Cette démarche est particulièrement émouvante
pour les Polonais qui préparent les JMJ de 2016, car Cracovie était le diocèse dans
lequel Karol Wojtyla avait été prêtre, puis évêque durant 20 ans, de 1958 à 1978,
avant de devenir le Pape Jean-Paul II.
L'ancien secrétaire de Jean-Paul II
et actuel archevêque de Cracovie, le cardinal Stanislaw Dziwisz, était présent place
Saint-Pierre ce dimanche, tout comme l'archevêque de Rio de Janeiro, le cardinal Orani
Joao Tempesta, qui accompagnait les jeunes Brésiliens venus transmettre la Croix des
JMJ aux jeunes Polonais.
30 ans de pérégrinations
Jean-Paul II
avait offert aux jeunes en 1984 cette Croix alors exposée dans la basilique Saint-Pierre
dans le cadre de l'année de la Rédemption 1983-1984, pour qu'elle circule dans le
monde entier, « en signe de l'amour du Christ pour l'humanité ». En 30 ans,
elle a traversé tous les continents, traversant les lieux les plus divers : Prague
au temps de la Tchécoslovaquie communiste, les villages du Rwanda martyrisés par le
génocide de 1994, la ville italienne de l'Aquila marquée par le séisme de 2009...
Dans
les pays hôtes des JMJ, mais aussi dans d'autres territoires, cette Croix a accompagné
de multiples rassemblements, des plus grandes cathédrales aux plus petites paroisses,
du cadre intimiste de petites aumôneries à des rassemblements de masse, comme pour
les trois millions de jeunes réunis sur la plage de Copacabana en juillet 2013.
Une
Croix en signe d'espérance
Partout où elle passe, la Croix apaise les esprits
et les coeurs. Dans un Brésil marqué par de violentes émeutes, les passants étaient
surpris de voir que les attroupements autour de la Croix se déroulaient sans le moindre
incident.
De nombreux lieux de fractures ou de « périphéries existentielles
», comme des hôpitaux ou des prisons, ont aussi reçu la visite de la Croix des
JMJ. A Rebbibia, dans la banlieue romaine, là même où Jean-Paul II avait offert son
pardon à son agresseur du 13 mai 1981, Mehmet Ali Agça, c'est le directeur de la prison
en personne qui avait demandé le passage de la Croix et l'avait portée en 2010. A
l'issue d'une cérémonie sur le sacrement de la réconciliation, des détenus qui ne
s'étaient jamais confessés depuis l'enfance avaient alors demandé à rencontrer un
prêtre.
Pour les organisateurs de cette pérégrination, la Croix des JMJ doit
être amenée «là où les jeunes souffrent, comme signe d'espérance pour ceux qui
l'ont perdue».
Photo : un groupe de jeunes Polonais a pris symboliquement
le relais de la Croix à l'issue de la messe des Rameaux