(RV) Nous apprenons dans l’Évangile comment lutter contre les tentations du démon.
C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de la messe célébrée ce matin en la chapelle
de la maison Sainte-Marthe. Le Souverain Pontife a souligné que nous sommes tous soumis
à la tentation car le diable ne veut pas de notre sainteté. Et il a répété que la
vie chrétienne est vraiment une lutte contre le mal.
« La vie de Jésus a
été une lutte. Il est venu vaincre le mal, vaincre le prince de ce monde, vaincre
le monde ». Le Pape François a débuté ainsi son homélie, consacrée à la lutte
contre le démon. Une lutte, a-t-il dit, que doit affronter chaque chrétien. Le démon,
a-t-il souligné, « a tenté Jésus de nombreuses fois et Jésus a éprouvé les tentations
dans sa vie » comme « les persécutions ». Et il a averti que nous, les
chrétiens « qui voulons suivre Jésus », « nous devons bien connaître cette
vérité » :
« Nous aussi, nous sommes tentés, nous aussi nous sommes
sujets à l’attaque du démon, car l’Esprit du mal ne veut pas de notre sainteté, il
ne veut pas de notre témoignage chrétien, il ne veut pas que nous soyons des disciples
de Jésus. Et comment procède l’Esprit du mal pour nous éloigner du chemin de Jésus
par sa tentation ? La tentation du démon a trois caractéristiques et nous devons les
connaître pour ne pas tomber dans le piège. Comment procède le démon pour nous éloigner
du chemin de Jésus ? La tentation commence doucement mais elle grandit : elle grandit
toujours. Elle grandit et contamine un autre, elle se transmet à un autre, elle cherche
à être communautaire. Et à la fin, pour tranquilliser l’âme, elle se justifie. Elle
grandit, elle contamine et se justifie ».
Le diable a plus d'un tour
dans son sac
La première tentation de Jésus, a-t-il observé, « semble
quasiment une séduction » : le diable dit à Jésus de se jeter du Temple et ainsi,
soutient le tentateur. « Tout le monde dira : Voilà le Messie ! » C’est la
même chose qu’il a fait avec Adam et Ève : « C’est la séduction ». Le diable,
a dit le Pape, « parle quasiment comme s’il était un maître spirituel ». Et
lorsqu’il est repoussé, alors, il grandit : il grandit et revient plus fort. Jésus,
a rappelé le Pape, « le dit dans l’Évangile selon Saint Luc : lorsque le démon
est repoussé, il déambule et cherche quelques compagnons. Avec cette bande, il revient
». Donc, « il grandit en impliquant d’autres personnes ». C’est ce qui
s’est passé avec Jésus, « le démon implique » ses ennemis. Et ce qui semblait
« un fil d’eau, un petit fil d’eau, tranquille-a repris le Pape François-devient
une marée ». La tentation « grandit et contamine. Et à la fin, elle se justifie
». Le Pape a rappelé que lorsque Jésus prêche dans la synagogue, ses ennemis le
diminuent en disant « Mais, c’est le fils de Joseph, le charpentier, le fils de
Marie ! Il n’est jamais allé à l’université ! Mais avec quelle autorité parle-t-il
? Il n’a pas étudié ! ». La tentation, a-t-il dit, « nous a tous impliqué
contre Jésus ». Et le point le plus haut, « le plus fort de la justification-
a relevé le Pape- est celle du prêtre », lorsque il dit : « Ne savez vous
pas qu’il vaut mieux qu’un homme meurt » pour sauver « le peuple » ? :
«
Nous avons une tentation qui grandit : elle grandit et contamine les autres. Pensons
par exemple à un bavardage : j’envie cette personne, cet autre et tout d’abord, j’ai
cette jalousie en moi, tout seul et il faut que je la partage, je vais auprès d’une
autre personne et je lui dis : « Mais tu as vu cette personne ? »…et elle cherche
à grandir et contamine un autre et puis un autre…Mais c’est le mécanisme des bavardages
et nous sommes tous tentés de faire des bavardages ! Peut-être que ce n’est pas le
cas pour l’un d’entre vous, s’il est saint, mais moi aussi j’ai été tenté par les
bavardages ! C’est une tentation quotidienne. Mais elle commence ainsi, doucement
comme un fil d’eau. Elle grandit pour contaminer les autres et à la fin, elle se justifie
».
Tous nous sommes soumis à la tentation
Soyons attentifs,
a encore dit le Pontife, « lorsque, dans notre cœur, nous ressentons quelque chose
qui finira par détruire » les personnes. « Soyons attentifs-a-t-il remarqué-car
si nous n’arrêtons pas à temps ce fil d’eau, lorsqu’il grandira et contaminera, il
formera une telle marée qu’elle nous amènera seulement à mal nous justifier, comme
se sont justifiés ces personnes en affirmant qu’il vaut mieux qu’un homme meurt pour
le peuple » :
« Nous sommes tous tentés car la loi de la vie spirituelle,
notre vie chrétienne est une lutte : une lutte. Parce que le principe de ce monde-
le diable- ne veut pas de notre sainteté, il ne veut pas que nous suivions le Christ.
Peut-être que quelqu’un d’entre vous peut dire : « Mais, Père, comme vous êtes antique
: vous parlez du diable au XXI siècle ! Mais, voyez que le diable existe ! Le diable
existe. Même au XXI siècle ! Et nous ne devons pas être naïfs, n’est-ce pas ? Nous
devons apprendre dans l’Évangile comment lutter contre lui ».