Le Pape écrit aux dirigeants du Venezuela pour les encourager à dialoguer
(RV) Le gouvernement vénézuélien et les principaux dirigeants modérés de la coalition
d'opposition ont ouvert hier à Caracas des discussions officielles en présence du
nonce apostolique au Venezuela. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ainsi reçu
au palais de Miraflores son principal opposant Henrique Capriles. Un premier entretien
pour tenter de mettre un terme à deux mois de protestation qui ont fait 39 morts.
Mgr Aldo Giordano était donc présent porteur d’une lettre du pape François qu'il a
lue aux différentes parties.
«Je suis conscient de l’inquiétude et de la
douleur vécues par tant de personnes et, tout en exprimant ma préoccupation devant
ce qui arrive, je renouvelle mon affection pour tous les vénézuéliens, en particulier
pour les victimes de la violence et leurs familles.» peut-on lire dans cette lettre.
Pour le Pape la violence est une impasse et engendre toujours plus de violence
: au contraire, écrit François, à travers le dialogue, vous pouvez redécouvrir une
base commune qui permette de dépasser le conflit actuel et la polarisation qui blessent
profondément le Venezuela.
« L'héroïsme » du pardon
«Vous
partagez tous l’amour de votre pays et de votre peuple poursuit le Pape dans sa lettre,
ainsi que les préoccupations liées à la crise économique, à la violence et à la criminalité,
vous avez tous foi en Dieu et la volonté de défendre la dignité de la personne humaine.
»
François invite donc les deux parties au dialogue, un dialogue sincère dont
le cœur explique-t-il est avant tout la reconnaissance et le respect de l’autre. Le
Pape invite surtout à l’héroïsme du pardon et de la miséricorde qui libère du ressentiment
et de la haine, une voie, conclut-il, longue et difficile, et qui demande de la patience
et du courage.
Photo : le président venézulien Nicolas Maduro (centre)
au palais de Miraflores