(RV) Entretien - Le projet de loi sur la laïcité et la neutralité religieuse
de l’État québécois qui inquiétait vivement les catholiques et divisait la population
a été rejeté par les électeurs : le Parti Québécois, qui en avait fait son cheval
de bataille, a subi une très nette défaite aux élections législatives anticipées qui
se sont tenus lundi. Des élections remportées par le parti libéral, chassé du gouvernement
en 2012 suite à un long conflit étudiant. Pauline Marois et sa formation sortante
paient ainsi leurs tentatives de réformes notamment sur la laïcité, de repli identitaire
et l’idée d’un référendum sur l’indépendance de la Belle province.
A l’issue
du scrutin, les évêques québécois ont salué une démocratie à l’œuvre. Ils l’ont fait
par la voix de Mgr Pierre-André Fournier, évêque de Rimouski et président de l’Assemblée
des évêques catholiques du Québec.
On
avait beaucoup insisté sur l’importance de la légitimité de la démocratie pour qu’il
y ait une démocratie légitime, une participation citoyenne assez forte lors des élections.
Alors, on a dénommé plusieurs enjeux. Il y avait des enjeux sur la liberté religieuse,
il y en avait sur le droit à l’éducation, sur les soins palliatifs, l’environnement,
la souveraineté aussi, etc. Mais la démocratie ne se limite pas au moment de l’élection.
Nous avons tout d’abord été vigilants sur un sujet comme la charte, l’euthanasie,
la justice sociale, toutes les grandes valeurs évangéliques. On continue à être vraiment
attentifs. La démocratie continue aussi dans les partis d’opposition, les groupes
intermédiaires, la population. Il y a même parfois des manifestations. Alors, c’est
vraiment positif de voir la démocratie qui joue son rôle dans notre société.
Quel
est votre message au nouveau gouvernement libéral ?
Tout d’abord, un
mot de félicitations. On n’est pas sur le point de faire des demandes précises. On
va voir les mesures qu’il propose et on va vraiment continuer à être vigilant comme
on l’était dans la prière, dans les pétitions, dans les lettres aux députés, même
lors d’une manifestation qui s’est déjà déroulée. On va continuer à jouer notre rôle
de vigilance mais on va tout d’abord voir ce qui est proposé.
En 2012,
des manifestations étudiantes avaient poussé le gouvernement Charest vers la sortie.
Aujourd’hui, est-ce que vous avez des craintes, des préoccupations pour la société
québécoise ?
Il faut suivre l’actualité au jour le jour. Il serait trop
tôt pour parler de craintes ou de choses comme cela. Ca dépend beaucoup de la façon
dont les choses vont être gérées. Le message qui était donné à la fois par la première
ministre perdante, Pauline Marois, et à la fois par le nouveau premier ministre, Monsieur
Couillard, était un message vraiment apaisant, de désir de respecter la démocratie.
Je pense que ce qui est important, c’est vraiment de cheminer ensemble.