La Revue de la presse catholique africaine, Mercredi 09 avril 2014
Sénégal, Rwanda, Madagascar, Nigéria : voilà les pays dans lesquels nous emmène la
revue de la presse catholique africaine cette semaine.
Archevêché de Dakar
: intense Semaine Sainte en perpective
Au Sénégal, donc, c’est Senkto,
le portail de l’Eglise catholique, qui nous donne le programme des célébrations liturgiques
de la Semaine Sainte présidées par le Cardinal Théodore Adrien Sarr, à Dakar. Programme
très chargé comme on peut voir : Dimanche des Rameaux, paroisse Saint François d’Assise
de Keur Massar ; dans l’après-midi, visite aux Missionnaires de la Charité, à Tivaouane
Peulh. Mardi Saint, messe chrismale en la Cathédrale Notre-Dame des Victoires de Dakar,
à 18h30 et collation du Lectorat à sept grands séminaristes de l'Archidiocèse. Jeudi
Saint, messe de la Dernière Cène en la Cathédrale à 18h30 ; le Vendredi Saint : célébration
de la Passion à 19h30 en l’Eglise Notre-Dame du Liban, avec la communauté maronite;
Samedi Saint, le Cardinal Sarr présidera la Veillée Pascale en la Cathédrale et, enfin,
« le jour de Pâques, dimanche 20 avril, la messe se tiendra à 09h, à la Cathédrale
de Dakar », nous indique Senkto.
Les Evêques rwandais étaient
au Vatican
L’actualité africaine de cette semaine a été dominée par la
célébration d’un événement de douleur auquel l’Eglise s’est associée : le 20è anniversaire
du génocide perpétré au Rwanda en avril 1994. Il est curieux de noter que par coïncidence
de simple calendrier, les commémorations ont eu lieu dans la semaine où la conférence
épiscopale effectuait, au Vatican, sa visite ad limina. Et il y a vingt ans, le génocide
avait eu lieu alors qu’une partie de l’épiscopat rwandais était également réuni au
Vatican où se tenait le premier Synode africain.
Le portail de la conférence
épiscopale à Kigali souligne donc que « le Pape François salue les Evêques
rwandais et les encourage à leur mission ». Le portail rapporte in extenso le
discours du Pape à la fin de la visite ad limina et dans lequel on lit, entre autres
: « Je m’associe de tout cœur au deuil national, et je vous assure de ma prière
pour vous-mêmes, pour vos communautés souvent déchirées, pour toutes les victimes
et leurs familles, pour tout le peuple rwandais, sans distinction de religion, d’ethnie
ou d’option politique. Vingt ans après ces tragiques évènements, la réconciliation
et la guérison des blessures restent certainement la priorité de l’Église au Rwanda
»...
Madagascar : la vindicte populaire est une barbarie
La
Croix de Madagascar que nous saluons et qui fait son entrée dans cette revue de
presse, ne nous éloigne pas du Rwanda. Son éditorial de Mardi a tout de la mise en
garde à tous : « Justice populaire, signe d’une dérive de notre société ».
Le journal part du lynchage d’un homme accusé d’avoir dépecé sa femme et de quelques
autres cas pour soutenir : « devant ces exemples de barbarie, on ne peut rester
indifférent ». La multiplication de ces cas de vindicte populaire doit pousser
les hommes et femmes de bonne volonté à s’en remettre d’abord à la vraie justice,
écrit le journal ; on peut expliquer la genèse de ces horreurs, pas les cautionner.
« Ce cri vient par coïncidence avec la commémoration du vingtième anniversaire
du début du génocide au Rwanda. Il ne faut pas attendre pareille folie pour réagir
», concluent les confrères.
Les violences intercommunautaires, filles de
la pauvreté et de l’injustice
Toujours sur un thème voisin, on peut lire
cette semaine dans CNSN que les violences au Nigéria n’ont pas pour seule origine
le fondamentalisme de la secte islamiste Boko-Haram. Chaque année, le pays compte
aussi des dizaines de morts résultant de rivalités violentes entre pasteurs et agriculteurs.
Ces violences ont cycliquement lieu entre pasteurs Foulani et planteurs dans l’Etat
de Benue. Cette situation interpelle les Evêques qui, nous apprend CNSN, l’agence
catholique nationale, ont planché autour de cette question à leur dernière assemblée
générale à Makurdi. Les Evêques ont identifié la cause aggravante de l’antagonisme
déjà ancien entre Fulani d’une part et d’autre part les communautés Tiv, Idoma et
Agatu, des fermiers qui ont récemment décidé de protéger leurs plantations de l’invasion
des troupeaux en recherche de pâturages. De cette décision est née un phénomène, que
regrettent les Evêques : l’apparition de campements Foulani sauvages un peu partout
dans l’Etat. Le clash était inévitable. Pour les Evêques, toutes les violences dont
le Nigéria pâti aujourd’hui tirent essentiellement leur origine première de la pauvreté
et de l’injustice auxquelles l’Etat a le devoir de s’attaquer en priorité.