Les libéraux reprennent le Québec aux indépendantistes
(RV) Entretiens - Au Québec, les libéraux sont revenus au pouvoir. Le parti
libéral (PQL) a remporté lundi les élections législatives avec plus de 41% des voix.
Ce sont quinze points de plus que le parti Québécois (PQ) sortant. Pauline Marois
et sa formation paient ainsi leurs tentatives de réformes notamment sur la laïcité,
avec une Charte des valeurs québécoises, contestée, ou encore l’idée d’un référendum
sur l’indépendance de la Belle province.
Les libéraux reprennent donc du service,
même après avoir été chassés du gouvernement à l’été 2012 suite à un long conflit
étudiant. Leur victoire sur le gouvernement indépendantiste est large, son ampleur
a surpris Réjean Pelletier, professeur en sciences politiques à l’Université de
Laval, comme il l’a confié à Antonino Galofaro :
Le chef du Parti
libéral du Québec, Philippe Couillard, est ainsi devenu lundi soir le nouveau Premier
ministre de la province francophone. « Tout le Québec a gagné en se donnant un
gouvernement stable », a-t-il déclaré, en promettant un « gouvernement compétent,
intègre et transparent ». Stephen Harper, chef du gouvernement fédéral canadien,
a adressé ses félicitations au nouveau Premier ministre, en jugeant que le résultat
sorti des urnes montrait « que les Québécois ont rejeté l'idée d'un référendum
» sur l'indépendance.
Caroline Patsias, professeur en sciences politiques
à l’Université du Québec à Montréal, nous dresse un rapide portrait du nouveau
chef de l’exécutif québécois :
La victoire
est éclatante pour les libéraux avec une ampleur facilitée par le scrutin uninominal
à un tour. Avec 41,5% des suffrages, le PLQ comptera 70 sièges, soit une majorité
des 125 de l'hôtel du Parlement, situé aux abords des plaines d'Abraham à Québec,
la capitale de la province francophone. Le PQ de Pauline Marois a recueilli 25,4%
des votants et obtient 30 élus dans la nouvelle assemblée, soit 24 sièges de moins
qu'aux dernières élections.
Pauline Marois abandonne la tête du PQ
C'est
le nationaliste et volontiers populiste François Legault, leader de la Coalition Avenir
Québec (CAQ), qui a mordu sur les terres indépendantistes en obtenant 23,2% des suffrages
et 22 élus. Enfin, la petite formation souverainiste de gauche Québec Solidaire
a récolté 7,5% des voix et 3 sièges, les autres petites formations n'obtenant aucun
siège.
Pour le PQ, il s’agit du pire score depuis son émergence à l'élection
de 1970 sur ses thèses indépendantistes. La défaite est d'autant plus sévère que c'est
Pauline Marois qui a dissout l'assemblée pour tenter d'arracher la majorité afin de
mettre en œuvre des réformes importantes sur la laïcité avec la Charte des valeurs
québécoises. Défaite aussi dans sa circonscription, la Première ministre sortante
a annoncé à ses partisans qu'elle démissionnait de la direction du PQ. (Avec AFP)
Photo
: le nouveau Premier ministre du Québec, Philippe Couillard