Le Pape rappelle que le christianisme n'est pas une doctrine philosophique
Dans son homélie, lors de la messe matinale de ce mardi dans la Chapelle de la Maison
Sainte Marthe, le Pape a réaffirmé que la Croix était inhérente à la vie du chrétien
; qu’il n’existe pas de christianisme sans la Croix ; qu’il n’existe pas de possibilité
que nous nous sortions tous seuls de notre péché.
S’appuyant les textes liturgiques
du jour, notamment la Première Lettre tirée du Livre des Nombres, le Pape a basé sa
réflexion sur la mort et sur le péché, rappelant d’entrée de jeu la mise en garde
de Jésus aux Pharisiens de prendre garde car ils mourront de leur péché. Ces docteurs
de la loi, ces grands savants n’avaient pas d’idée claire sur la question. Bien sûr,
ils croyaient dans la pardon de Dieu, mais se sentaient forts, suffisants, prétendaient
savoir tout. Ils avaient fini par ériger la religion, l’adoration de Dieu, une culture
avec des valeurs, des réflexions faites de l’observance de certains commandements
de conduite éducative et avaient fini par savoir que Dieu pouvait certes pardonner
mais que tout cela était très loin.
Dans le désert, le Seigneur demande à
Moïse d’élever un serpent d’airain : mais qu’est-ce que le serpent, a demandé le Pape
; le serpent, c’est le signe du péché ainsi que nous le voyons déjà dans la Genèse
quand le serpent séduisit Eve et lui proposa le péché de la désobéissance. Mais, à
la fin, Dieu finit par élever ce pécher en signe de victoire. On ne comprendra rien
à ce que nous dit Jésus tant qu’on n’a pas compris cela lorsqu’il lance aux Judéens
: Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez qui je suis ».
Ce n’est pas le péché qui s’élève, c’est le Fils de l’homme, le Vrai Sauveur, Jésus-Christ.
Pour
conclure, le Pape a réaffirmé que le christianisme n’était pas une doctrine philosophique
; pas un programme de survie, éducatif ou pour réaliser la paix. Cela fait partie
des conséquences du christianisme seulement. Le christianisme, c’est d’abord un homme,
un homme élevé jusqu’à la Croix ; un homme qui s’est anéanti pour nous sauver ; un
homme qui s’est fait péché pour nous. Il n’y a pas de christianisme qui vaille sans
comprendre cette profonde humiliation du Fils de Dieu, qui s’humilia à se faire serviteur
jusqu’à la mort, et la mort sur une Croix, pour nous servir.