Soudan: Les déplacés du Darfour menacés de grave famine
Des milliers
de déplacés dans un camp au milieu désert du Darfour, après avoir fui les pires violences
depuis dix ans dans cette région de l'ouest du Soudan, courent maintenant le risque
de la famine. Ces déplacés, dont nombre de femmes et d'enfants, attendent désespérément
de la nourriture et des tentes pour survivre. Depuis un an ce conflit, qui a fait
des centaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés selon l'ONU,
se double d'une hausse de l'activité criminelle et de combats sanglants entre tribus
arabes se disputant terre, eau et droits miniers.
Sur le plan politique, le
parti "Réforme maintenant", un des plus importants partis de l'opposition au Soudan
a accusé les services de sécurité de l'avoir empêché de tenir une réunion, au lendemain
de déclarations du président Omar el-Béchir affirmant que les partis pouvaient opérer
librement. Les services de sécurité ont en outre arrêté Imadeddine Hachem, dirigeant
de son aile estudiantine. « Reforme maintenant » a été fondé en décembre par Ghazi
Salaheddine Atabani, ancien conseiller de la présidence expulsé du parti du Congrès
national au pouvoir.
Rwanda : Kigali accuse l'Eglise de silence
Alors
que se célèbre le 20è anniversaire du génénocide rwandais de 1994, les médias belges
soulignaient mardi l'embarras de la France à l'occasion des cérémonies de commémoration
à Kigali, estimant que la Belgique avait mieux réussi à assumer ses responsabilités
d'ancienne puissance coloniale. Les autorités belges ont rendu hommage lundi à Bruxelles
et mardi à Kigali aux 22 ressortissants tués en 1994 au Rwanda, dont dix Casques bleus.
En
2000, le Premier ministre Guy Verhofstadt avait exprimé les excuses du gouvernement
belge à Kigali. Environ 1.500 personnes, dont des rescapés du génocide, ont par ailleurs
participé à une marche aux flambeaux lundi soir à Bruxelles pour "ne pas oublier".
Mais
le représentant du Rwanda à l'Unesco Jacques Kabalé qui est aussi ambassadeur de son
pays en France, a accusé l’Eglise catholique. « L'Église catholique, puissance morale,
institution importante dans la vie internationale, s'est murée dans le silence. Son
abandon a été d'autant plus vivement ressenti que certains de ses membres ont couvert
ces actions criminelles », a-t-il accusé.
Rappelons tout de même qu’à l’issue
de leur visite ad limina jeudi dernier, le Pape François a exhorté les évêques du
Rwandais à savoir prendre "l'initiative" pour œuvrer à la réconciliation nationale,
en "renforçant les relations de confiance avec l'Etat" et en soutenant les familles
blessées.
Enfin, la justice norvégienne a autorisé mardi l'extradition vers
le Rwanda d'Eugène Nkuranyabahizi soupçonné d'avoir participé au génocide de 1994
et qui vivait en Norvège depuis 1999.
Centrafrique: Des musulmans cernés
à Boda
Le président de la Commission d'enquête des Nations Unies sur les
violations des droits de l'homme en Centrafrique, Bernard Acho Muna, a appelé lundi
toutes les parties à "faire preuve de retenue" dans la crise, à l'issue d'une mission
d'un mois sur le terrain. La commission, mandatée par le Conseil de sécurité de
l'ONU, veut "mettre un terme à l'impunité" qui règne dans le pays, a-t-il indiqué.
On
apprend par ailleurs que la Mauritanie pourrait rejoindre la force africaine Misca,
en Centrafrique. « Ce n'est pas à exclure, car nous ne pouvons rester les bras croisés
alors que d'autres s'entretuent et que nous avons les moyens de les aider », a répondu
M. Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, lors d'une conférence de presse dans
son pays.
Pendant ce temps, quelque 14.000 Centrafricains musulmans de l’ethnie
peule, vivent dans le désespoir dans la localité de Boda où les encercleraient, affamés
et malades, des miliciens antio-balaka.
Somalie : Un Français et un Britannique
assassinés au Puntland
Deux employés de l'ONU, un Français et un Britannique,
ont été tués lundi par balles dans l'aéroport de Galkayo, au Puntland, dans le centre
de la Somalie, des assassinats dont les islamistes somaliens shebab se sont félicités.
Le président français François Hollande a condamné "le lâche assassinat d'un
Français et d'un Britannique en mission pour l'ONU en Somalie" et rendu hommage "au
travail et au courage des membres de l'ONU partout dans le monde".
Le représentant
de l'ONU en Somalie Nicholas Kay a précisé que les deux hommes étaient des "consultants
travaillant pour l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC)"
et qu'ils avaient été abattus "par des hommes armés" à l'aéroport de Galkayo.
Nigeria
: L'attaque d'Abuja n'était pas de Boko Haram
Le principal organe nigérian
de défense des droits de l'homme a accusé lundi les services de renseignements d'avoir
tué huit civils, en septembre, en prétendant qu'il s'agissait d'islamistes de Boko
Haram. Le 20 septembre 2013, la principale agence de renseignements nigériane,
le DSS, avait déclaré avoir découvert des islamistes qui préparaient une attaque,
dans l'enceinte de la résidence de députés fédéraux à Abuja. Selon le DSS, sept combattants
de Boko Haram avaient été tués au terme d'échanges de tirs et un autre était mort
plus tard, une version qui avait aussitôt été mise en doute.
Pour la Commission
nationale des droits de l'homme, "aucune preuve n'a été apportée permettant de qualifier
aucune des victimes de membre de (...) Boko Haram". "L'argument d'autodéfense (du
DSS) n'est pas appuyé par des preuves", ajoute le rapport.
Algérie: Poursuite
des violences inter-communautaires à Ghardaia
Trente-cinq personnes dont
17 policiers ont été blessés à Ghardaïa, dans le sud algérien, où les heurts entre
jeunes arabes et berbères ont repris depuis samedi soir. Entre décembre et mars, les
heurts avaient déjà fait quatre morts parmi les Mozabites (une minorité berbère),
trois morts parmi les Chaâmbas (Arabes) et plus de 400 blessés, auxquels s'ajoutent
des centaines de maisons et de magasins brûlés dans ce site inscrit au patrimoine
mondial de l'Unesco.
Les magasins et les établissements scolaires sont restés
fermés lundi au lendemain de la rentrée scolaire après les vacances de printemps,
selon des sources concordantes.
Maroc : Des opposants arrêtés
Une
dizaine de militants du mouvement pro-réformes du 20-Février (20-F), né durant le
printemps arabe, ont été arrêtés dimanche lors de la manifestation syndicale de Casablanca,
ont affirmé lundi des responsables d'une ONG, réclamant leur libération. Dimanche
matin, quelque 10.000 personnes avaient défilé dans les rues de la capitale économique
lors d'une "Marche nationale de protestation et de défense du pouvoir d'achat, de
la dignité, de la liberté et de la justice sociales".
Tunisie : La Constituante
poursuit ses débats
La Constituante tunisienne a commencé à débattre lundi
après-midi du projet de loi électorale devant permettre la tenue d'élections générales
dans l'année et dont l'examen a pris un retard important, empêchant la préparation
de ces échéances cruciales pour la Tunisie. L'élaboration du projet, qui aurait
dû être achevé en janvier, a pris beaucoup de retard, les élus ayant bataillé en priorité
pour adopter la Constitution début 2014, trois ans après la révolution qui lança le
fameux Printemps arabe.
Egypte: Encore des pro-Morsi condamnés
Un
tribunal égyptien a confirmé lundi les peines de trois ans de prison ferme infligées
à trois figures de la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak pour avoir enfreint une
loi limitant le droit de manifester. Les trois militants avaient été arrêtés pour
avoir manifesté sans avoir obtenu au préalable l'autorisation de la police, comme
l'exige la loi promulguée par les autorités intérimaires installées par l'armée qui
a destitué en juillet dernier le président islamiste Mohamed Morsi.
Mauritanie
: Majorité et opposition reprennent les négociations
Les pourparlers entre
le pouvoir et l'opposition sur les conditions de la tenue de l'élection présidentielle
prévue en juin reprendront jeudi, a annoncé le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Le
président Ould Abdel Aziz a regretté "tout le temps perdu du fait de tergiversations
de l'opposition".
Les représentants du Forum national pour la démocratie et
l'unité (FNDU, une des composantes de l'opposition) s'étaient retirés le 2 avril d'une
réunion préparatoire à ces pourparlers pour protester contre "des préalables posés
par le gouvernement".
Gabon : Grandes manoeuvres en vue de la présidentielle
Démissions
fracassantes du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 46 ans), opposition
en quête d'unité et d'un leader: les grandes manœuvres politiques ont commencé à Libreville
dans la perspective de la présidentielle de 2016. C'est Jean Ping, ancien président
de la Commission de l'Union africaine et de l'Organisation de pays exportateurs de
pétrole (OPEP) - mais surtout bras droit pendant des années du défunt Omar Bongo Ondima
-, qui a mis le feu aux poudres dans le petit monde politique gabonais en quittant
avec fracas le PDG au début de l'année.
Dans sa lettre officielle de démission,
cette personnalité très connue sur la scène diplomatique internationale a enfoncé
le clou: "notre pays aujourd'hui est semble-t-il divisé entre ceux d'en haut et ceux
d'en bas".
Afrique du Sud : Les travaux de la villa du président toujours
sur la scellette
Le gouvernement sud-africain a demandé mardi des éclaircissements
à la médiatrice chargée de veiller à une bonne utilisation de l'argent public après
la publication d'un rapport montrant que le président Jacob Zuma a personnellement
bénéficié de travaux réalisés aux frais du contribuable dans sa propriété privée. L'opposition
estime à 52,8 millions de rands (3,6 millions d'euros) les aménagements dont a profité
M. Zuma, qui comprennent entre autres un amphithéâtre, une piscine, un enclos pour
le bétail et un poulailler. AFP/RV