Le constat sans concession des évêques de Terre Sainte
(RV) Les chrétiens ne sont pas les seules victimes du chaos qui règne au Moyen-Orient.
Les évêques catholiques de Terre Sainte l’affirment dans un communiqué rendu public
mercredi. Un texte lucide et courageux qui reproche aux chrétiens de s’être tus devant
la violence répressive des dictatures et qui les encourage à œuvrer côte à côte avec
les musulmans en faveur d’une société plus juste et démocratique.
Les chrétiens
ne sont pas les seules victimes
Les évêques catholiques de Terre Sainte
admettent que les récents bouleversements, qu’on a qualifiés en un premier temps de
printemps arabe, ont ouvert la voie à des groupes extrémistes et à de nouveaux rapports
de force qui font des ravages dans de nombreux pays, en particulier en Irak, en Egypte
et en Syrie. Ils constatent que de nombreux extrémistes musulmans considèrent les
chrétiens comme des infidèles, des ennemis, ou encore des agents de puissances étrangères
hostiles ou comme une cible facile à extorquer. Mais les chrétiens ne sont pas les
seules victimes de l’Islam politique. Tous ceux qui veulent la dignité, la démocratie,
la liberté et la prospérité sont visés. Il est vrai que sous les régimes dictatoriaux,
les chrétiens vivaient dans une sécurité relative. Mais les évêques déplorent que
certains chrétiens aient eu tendance à défendre ces régimes répressifs alors qu’ils
auraient dû dire la vérité et réclamer des réformes, le respect de la justice et des
droits de l’homme.
Les évêques ne condamnent pas : ils comprennent la peur
et la souffrance des chrétiens, mais ils regrettent l’usage et la répétition du mot
persécution appliqué aux chrétiens du Moyen-Orient, car cela fait le jeu des extrémistes
dont le but est de semer la haine et les préjugés, et de monter les peuples et les
religions les uns contre les autres. Chrétiens et musulmans doivent au contraire lutter
ensemble contre les nouvelles forces de l’extrémisme et de la destruction, se montrer
solidaires et parler haut et fort en vérité et en liberté. Le monde extérieur ne bougera
pas pour nous protéger, avertissent encore les évêques ; quant aux pouvoirs politiques,
ils ne cherchent que leurs propres intérêts. C’est donc seuls et ensemble que les
chrétiens et les musulmans du Moyen-Orient devrons bâtir un avenir commun.
Photo
: un combattant rebelle traverse une rue dans le quartier Mleha de Damas