Un chrétien pakistanais fait appel de sa condamnation à mort
Un recours en appel va être déposé devant la Haute Cour de Lahore contre le verdict
de condamnation à mort prononcé le jeudi 27 mars à l'encontre de Salwan Masih, 26
ans, chrétien accusé de blasphème. Selon l'agence Fides, ses avocats disposent
d'une semaine à partir de l'énoncé du verdict pour faire appel. Sawan Masih avait
été condamné sur la fausse accusation d'avoir insulté le prophète Mahomet lors d'une
conversation avec un ami musulman, le 18 mars 2013.
Mobilisation nationale
et internationale
Cette affaire suscite de vives réactions de la société
civile. La Commission des droits de l'homme du Pakistan, une ONG présente dans tout
le pays, dénonce un « nouveau courant d'intolérance » faisant remarquer
qu'« alors que Sawan a été condamné un an après l'incident présumé, les auteurs
de l'attaque de masse contre la Joseph Colony, le faubourg chrétien de Lahore frappé
après l'épisode du blasphème présumé, sont tous impunis ». La Commission insiste
: « pour éliminer l'intolérance, il faut refuser toute forme d'impunité pour les
responsables. »
Certains courants de la société civile affirment que «
les institutions de l'État et le pouvoir judiciaire ne doivent pas céder au fanatisme
et à la bigoterie » et qu'il faut « élaborer une législation pour mettre un
terme aux abus de la loi sur le blasphème ». Le Parti populaire du Pakistan, qui
était au gouvernement dans la législature précédente, dénonce lui aussi une instrumentalisation
par la justice du cas de Sawan Masih pour « marginaliser les minorités ».
Une
mobilisation commence à se faire jour pour sauver Salwan Masih, notamment avec l'association
des Pakistanais chrétiens en Italie qui a sensibilisé les parlementaires italiens.
Une pétition a été lancée sur le thème "Sauvons Salwan Masih". (Avec agences)
Photo
: l'épouse et les filles de Sawan Masih dans les rues de Lahore le 28 mars