Évêques américains et mexicains unis pour dénoncer l'immigration clandestine
(RV) Les épiscopats catholiques des Etats-Unis et du Mexique unissent leurs forces
pour attirer l’attention sur la situation dramatique des migrants clandestins. A l’initiative
du Comité pour les migrations de la Conférence des évêques des Etats-Unis, une rencontre
se déroule ces jours-ci dans l’Etat de l’Arizona, à la frontière entre les deux pays,
fermée sur une large partie de sa longueur par un mur, parfois renforcé de fils barbelés.
Depuis 1998, près de 6 000 latino-américains qui ont voulu passer de l’autre
côté ont perdu la vie dans le désert. Les promoteurs de cette initiative veulent mettre
l’accent sur la souffrance causée par un système migratoire ruineux et sous-estimé.
Parmi les participants figure le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston, un
des huit cardinaux conseillers du Pape François. Il y a quelques jours, il a comparé
la frontière américano-mexicaine à l’île sicilienne de Lampedusa où le Pape François
avait dénoncé la mondialisation de l’indifférence.
Malgré l’augmentation du
nombre de victimes, malgré les caméras de surveillance, les douaniers aux aguets et
la multiplication des patrouilles et des bandes armées de trafiquants, le flot incessant
de migrants ne tarit pas. Ils viennent du Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique.
Une messe en mémoire des victimes
Chaque année, en moyenne,
400 cadavres sont retrouvés dans cette zone et 30 000 mineurs non accompagnés traversent
la frontière. Actuellement, quelque 40 000 migrants illégaux sont détenus dans les
prisons américaines, ce qui représente un coût de 2 milliards de dollars pour les
contribuables américains.
Quant aux cartels de la drogue, ils ont creusé des
tunnels sous la frontière. Mardi 1er avril, les évêques des Etats-Unis et du Mexique
concélébreront l’Eucharistie en mémoire des milliers de personnes mortes en cherchant
une vie meilleure. En novembre dernier, l’évêque d’El Paso, au Texas, et celui de
Ciudad Juarez, au Mexique, avaient concélébré une messe inédite, l’autel étant divisé
en deux par le grillage métallique délimitant la frontière.