Le Pape François rencontre 6 000 sourds-muets et aveugles
Le Pape François a rencontré samedi au Vatican, quelque 6 000 sourds-muets ou aveugles.
Cette audience était une initiative de 'La petite mission pour les sourds-muets' et
du Mouvement Apostolique des Aveugles qui s’est organisée en quelques semaines à la
suite d’une lettre envoyée au Pape par un prêtre brésilien, le père Deuci, qui voulait
le sensibiliser au manque d’interprètes et de prêtres formés au langage des signes.
La
Samaritaine et l’aveugle-né, des exemples de la « culture de la rencontre »
Le
Pape a livré une brève réflexion, à partir du thème « Témoins de l’Evangile pour une
culture de la rencontre » ; une réflexion relayée par plusieurs traducteurs, en langage
des signes. « Cette expression (culture de la rencontre), assure le Pape, présuppose
une autre rencontre, celle avec le Christ », une rencontre nécessaire et fondamentale
pour qui veut être témoin de l’Evangile. Et François de citer l’Evangile de la Samaritaine,
« un exemple clair de ce que Jésus aimait à faire : rencontrer des personnes exclues,
marginalisées, méprisées, pour faire d’elles des témoins ». La Samaritaine était de
ceux-là, parce que femme et samaritaine.
« Mais pensons à tous ceux que Jésus
a voulu rencontrer, surtout les personnes atteintes de maladies, de handicaps, pour
les guérir, et leur restituer toute leur dignité. Il est très important que ces personnes
deviennent témoins d’une nouvelle attitude, que nous pouvons appeler ‘culture de la
rencontre’ ». Le Pape cite un autre exemple, celui de l’aveugle-né, évangile de ce
quatrième dimanche de Carême (Jean 9,1-41). « Cet homme était aveugle de naissance
et marginalisé au nom d’une fausse conception de son handicap, conçu comme une punition
divine, a encore déclaré le Pape. Jésus refuse fermement cette mentalité blasphématoire,
et accomplit pour l’aveugle l’œuvre de Dieu, lui redonnant la vue ».
« Mais
la chose à retenir, souligne François, est que cet homme est devenu témoin de Jésus
et de son œuvre, œuvre de Dieu, de la vie, de l’amour, de la miséricorde, et professe
avec une simplicité désarmante sa Foi en Jésus, face aux Pharisiens. L’aveugle se
voit donc exclu, mais en réalité entre dans une nouvelle communauté, basée sur la
Foi en Jésus et sur l’amour fraternel ».
Prendre conscience de sa fragilité
peut construire des relations fraternelles et solidaires
« Les voici donc,
les deux cultures opposées, relève le Pape : la culture de la rencontre, et celle
de l’exclusion, du préjugé. La personne malade ou handicapée, à partir de sa fragilité
même, peut devenir témoin de la rencontre, celle avec Jésus, avec les autres, avec
la communauté. Seul celui qui reconnait sa fragilité peut construire des relations
fraternelles et solidaires, dans l’Eglise et la société ».
François a enfin
remercié les personnes présentes, et les encouragées à avancer sur le chemin de la
Rencontre. « Laissez-vous rencontrer par Jésus : Lui seul connait le cœur de l’homme,
Lui seul peut le libérer de l’enfermement et du pessimisme stérile, pour l’ouvrir
à la Vie et à l’espérance ».
Le Pape a ensuite récité un Ave Maria, avant de
saluer longuement les nombreux fidèles sourds-muets, et aveugles présents.