2014-03-28 10:44:10

« Prenez le temps de cette libération, pour une vie plus heureuse »


(RV)- Entretien - Au coeur du Carême, les chrétiens sont invités à participer aujourd’hui à la fête du pardon. Ces « 24 heures pour le Seigneur » débutent ce vendredi à 17h par une célébration pénitentielle en la basilique Saint Pierre, au cours de laquelle le Pape François confessera lui-même plusieurs fidèles.

Ce moment de pénitence se poursuivra durant la nuit dans plusieurs églises du centre de Rome qui resteront ouvertes pour prier et se confesser. Cette initiative a été lancée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, dont l'un des membres, le père Didier Duverne, précise le sens et l’importance du sacrement de réconciliation. RealAudioMP3

C’est un acte de confiance, un acte d’amour, c’est surtout un acte qui permet de me décentrer par rapport à moi-même. Finalement, qu’est-ce qui nous accuse ? Dans le livre de l’apocalypse, il est écrit : « l’accusateur de vos frères est rejeté ». La victoire de l’amour, la victoire finale et totale du Christ, c’est la fin de l’accusateur. C’est-à-dire que le mal est ce qui nous accuse et ce qui nous blesse. Le sacrement du pardon consiste à se libérer de cet accusateur. Et c’est la raison pour laquelle le sacrement se joue, se réalise, a lieu dans un rapport interpersonnel avec un prêtre parce qu’il est justement ce signe de décentrement par rapport à moi, une conscience qui veut se laisser libérer de ce qui à l’intérieur d’elle-même l’accuse et l’empêche de voir.

Il y a donc une rencontre avec un prêtre, un confesseur. L’Église a-t-elle une part de responsabilité dans la vision plutôt négative que certains chrétiens ont de ce sacrement ?
Oui, sans doute. Peut-être que l’un ou l’autre des pénitents ont des mauvais souvenirs de confession. Il faut pouvoir l’avouer ou le dire, de parole entendue par un confesseur sans pour autant les réaliser, bien sur. Alors, je ne sais pas si de cela, on peut tirer la conclusion que l’Église elle-même est responsable. Mais de fait, dans la lignée de ce que dit le Pape François, qui d’une certaine manière n’invente rien mais qui le dit fréquemment, il s’agit de s’approcher de ce sacrement qui est le sacrement de la miséricorde, de la libération et donc, de la joie.

C’est un acte individuel mais c’est aussi un acte collectif. C’est cheminer ensemble en l’Église ?
C’est un acte individuel qui me restaure dans ma capacité de relations avec les frères et sœurs chrétiens. À cet égard, ça a une dimension communautaire. Effectivement, la confession est un acte public même si la confession elle-même est éminemment privée et même, secrète. La confession est un acte public qui me restaure dans ma capacité de relations avec toute la communauté.

Quel place, le sacrement de réconciliation, occupe t’il dans la vie de l’Église ?
C’est un sacrement qui est étroitement lié au baptême. Le baptême nous libère et nous lave de tous péchés. Le sacrement de la confession est ce sacrement qui nous permet de restaurer en nous le baptême. Donc, c’est un sacrement de guérison, comme on peut l’appeler, qui nous replonge d’une certaine façon dans notre baptême qui est le sacrement essentiel, le sacrement qui a fait de nous des chrétiens. D’une certaine façon, le sacrement de la confession refait de nous des chrétiens.

Quel est le message que vous auriez envie d’adresser à ces chrétiens qui sont encore réticents, inquiets face à ce sacrement ?
Le message pourrait être : « Venez faire l’expérience de cette libération ». Bien souvent, nous sommes enchainés, peut-être même sans le savoir. Bien souvent, nous nous enchainons nous-mêmes, nous nous laissons rendre prisonniers nous-mêmes, justement par l’absence d’introspection paisible sous le regard de Dieu qui prend aussi la forme de ce regard et de cette parole du prêtre, du confesseur qui a pour mission d’être le véhicule, le vecteur de la miséricorde et du pardon de Dieu. Prenez le temps de cette libération afin que votre vie soit plus humaine, plus paisible et plus heureuse.


Photo : de nombreux jeunes ont redécouvert le sacrement de la confession lors des JMJ de Rio, en juillet 2013







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