Mgr Bregantini, évêque anti-mafia en charge des méditations du Chemin de croix
(RV) La mafia devient une des préoccupations majeures du Pape. Vendredi, François
participait à une veillée de prière à Rome en mémoire des victimes italiennes de la
mafia. Et ce mardi, il a chargé un évêque italien, connu pour ses prises de positions
contre la mafia calabraise, d'écrire les méditations du chemin de Croix du prochain
Vendredi Saint, au Colisée. Il s’agit de Mgr Giancarlo Maria Bregantini, 65 ans, archevêque
de Campobasso-Boiano, au centre de l’Italie. Après son appel de vendredi aux criminels,
le Pape met donc de nouveau l’accent sur la lutte contre la criminalité organisée.
Les précisions de Xavier Sartre :
C’est l’un
des évêques les plus en pointe contre la mafia. Le passage de Mgr Bregantini à Locri
en Calabre, fief de la N’Drangheta, a laissé un souvenir très marqué au sein des fidèles.
Ses prises de position, et ses actes ont été plébiscités par la population. Il a ainsi,
entre autres choses, décidé que les parrains des bébés à baptiser seraient désormais
choisis par les curés, et non plus par les parents. Il voulait ainsi éviter que les
baptêmes ne se transforment en réunion du syndicat du crime.
Mais dans les
méditations du Chemin de Croix, il ne se concentrera pas sur ce seul aspect de son
action. Il abordera toutes les souffrances des hommes et des femmes.
« Chaque
station sera imprégnée de spiritualité et abordera la crise d’aujourd’hui, la réalité
du chômage, la précarité des jeunes, le monde carcéral, le monde de la drogue, le
drame des malades, spécialement ceux en phase terminale ; en somme la situation difficile
de tant de réalités sans espoir».
Mgr Bregantini reconnait s’inspirer de
deux figures qui ont beaucoup compté pour lui : saint Gaspard Bertoni, fondateur de
l’ordre des Stigmatins dont il est issu, et le frère Immaculato, mort il y a vingt-cinq
ans et qui, malade, a passé cinquante ans cloué au lit. Deux hommes qui lui ont transmis
cette attention envers ceux qui souffrent, que ce soit de maladie, du chômage ou du
crime. Deux inspirations qui l’aident à rédiger les méditations dont le thème principal
cette année est « visage du Christ, visage de l’homme ».
A travers ce thème,
Mgr Bregantini explique que « devant le visage de l’homme qui souffre, il y a en
profil, toujours le visage de Jésus. Plus vous regardez celui de l’homme et plus vous
vous rendez compte qu’on a besoin de celui de Jésus. Plus vous lisez le visage de
Jésus, plus vous sentez qu’il s’incarne dans les mille souffrances de notre temps
».