2014-03-19 18:35:44

Les religions s'unissent en mémoire de Chiara Lubich


(RV) Entretien - Une semaine de dialogue interreligieux riche pour le Vatican. Lundi, un représentant de l’Université d’Al-Azhar, la plus haute institution de l’islam sunnite, signait un accord, avec plusieurs autres confessions, pour lutter contre l’esclavage et la traite d’êtres humains. Sa présence témoignait de relations détendues avec le Saint-Siège.

Deux jours plus tard, le Pape François recevait les représentants de huit religions, provenant d’une vingtaine de pays. Ils représentaient les 250 participants à la conférence « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Chiara, comme Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari. Le groupe interreligieux était accompagné par le cardinal Jean-Louis Tauran, le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Les précisions d’Antonino Galofaro RealAudioMP3

Le dialogue interreligieux, le Pontife le promouvait déjà en Argentine, quand il était l’archevêque de Buenos Aires. Face à lui pendant de nombreuses années, le rabbin argentin Silvina Tchémène explique aujourd'hui à Rome que le cardinal Jorge Mario Bergoglio était pour elle un « interlocuteur comme les autres ». « Dans chacun de ses discours, il rappelait l’importance d’être ensemble, la cohabitation, la fraternité », ajoute le rabbin.

Six ans plus tôt, de nombreuses confessions se retrouvaient à Buenos Aires dans un même lieu, pour la messe en mémoire de Chiara Lubich, juste après sa mort. « Les chrétiens ont célébré la messe en présence de chaque rite, se rappelle Silvina Tchémène. Puis ensuite, chaque religion a eu droit à une tribune, l’opportunité d’exprimer sa peine, mais aussi son engagement envers Chiara Lubich, sa lumière et son chemin ».

A Rome, ce sont quelques 250 personnes de huit religions différentes qui ont dialogué ensemble cette semaine. Ils représentent une vingtaine de pays, et donc autant de réalités du dialogue interreligieux, comme pour Chiémène, une religieuse bouddhiste taïwanaise qui vit au Sri Lanka.

« Comme je représente une branche du bouddhisme, ce n’est pas très facile, explique-t-elle, car une autre branche sri-lankaise a sa propre croyance. Ce n’est pas très facile de leur apporter mon message. J’essaie de promouvoir ce qu’on est en train de faire, un bouddhisme humaniste, un bouddhisme dans un monde humain. »

Réunir autant de confessions est une première pour le mouvement des Focolari. Jusqu’à présent, les discussions étaient bilatérales, si l’on peut dire. Pour la première fois pour les Focolari, une pluralité de traditions religieuses se retrouve ensemble au Vatican. Avec donc son lot de difficultés : « Il faut tout recommencer à nouveau, car nous avons compris qu’il y a beaucoup de préjudices des uns envers les autres, regrette le rabbin argentin. Nous n’avons par exemple aucun contact avec les bouddhistes, avec les hindous, avec les sikhs. Pour nous, ce sont de nouveaux mondes, de nouveaux points de vue, de nouvelles croyances. »

Le mouvement des Focolari a appelé à reprendre l’invitation de leur fondatrice : « tourner toujours son regard vers tous les enfants du Père unique. » Contribuer à la réalisation de l’unité du monde, que tous les Hommes, frères et sœurs, donnent vie ensemble à la paix et à l’harmonie universelle : c’était justement le rêve, l’objectif de Chiara Lubich, disparue en 2008.


Photo : Chiara Lubich







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