2014-03-19 14:20:31

Le Pape François est resté l'homme d'avant


(RV) Entretien - A l'occasion du premier anniversaire du pontificat du Pape François, le quotidien espagnol "La Razòn", dans un supplément spécial pour l'occasion, a publié un entretien avec Guillermo Marco. Pendant huit ans, il a été le porte-parole et le bras droit de Jorge Mario Bergoglio, lorsque ce dernier était archevêque du diocèse de Buenos Aires. Actuellement directeur de la pastorale universitaire de l’archevêché de la capitale argentine, Guillermo Marco confie que le travail entrepris par le Pape François au Vatican suit une direction déjà prise en Argentine.

Racontez-nous quelque chose à propos de votre rencontre personnelle avec lui.
Il est heureux. Il n’arrive pas à réaliser totalement tout ce qu’il est en train de faire. C’est vrai qu’il est surpris par les répercussions qu’ont chacune de ses actions, même les plus banales, comme par exemple monter à bord de l’avion avec un attaché-case, des choses dont on parle par la suite dans le monde entier. Et même s’il ne le dit pas, je sais qu’il a la nostalgie d'une certaine liberté et qu’il voudrait aussi par exemple parler davantage avec sa sœur ; mais en fin de compte, il continue à être la même personne qu’avant. Lorsque tu sors, il t’accompagne sur le pas de la porte ; il cherche un sac pour me donner des choses, il m’accompagne. C’est avant tout une personne affectueuse. La différence, c’est qu’avant, je marchais tranquillement jusqu’à Saint-Pierre pour le voir et maintenant, je dois passer trois contrôles de police pour arriver jusqu’à lui.

Comment se déroule la journée du Pape François?
Il se réveille à quatre heures et demi du matin, il se prépare, il prie jusqu’à sept heures à Sainte Marthe et puis, il célèbre la messe. Ensuite, il prend son petit-déjeuner et reçoit en audience au Palais Apostolique jusque midi. Il passe l’après-midi à Sainte-Marthe, jusqu’à neuf heures, lorsqu’il va dormir. Dans sa chambre, il y a un bureau et une salle de bain. Il n’utilise pas l’ordinateur mais seulement une machine à écrire.

Cette année, à quels changements devons-nous nous attendre? Selon vous, quelle seront les priorités du Saint Père ?
Il insiste énormément sur le thème de la miséricorde, qui se trouve en effet dans son blason épiscopal. Il n’envisage pas de changer la doctrine, c’est un conservateur mais il changera les façons d’aborder un problème. La condamnation en réalité ne sert pas à grand-chose, il faut se rapprocher des gens sans être trop rigides ni permissifs.

Vous a-t-il confié avoir perçu une certaine résistance de la part de certains secteurs par rapport aux changements entrepris? I
Le Pape est la plus haute autorité à l’intérieur de l’Église, c’est une personne qui a autorité et qui sait comment l’imposer. En réalité, ce qu’il fait maintenant, il l’a déjà fait durant sa permanence à l’archevêché de Buenos Aires. Des initiatives comme celles d’entreprendre des vérifications comptables avec l’aide de sociétés étrangères ou le fait de centraliser l’économie. Par exemple, lorsqu’il a créé les nouveaux cardinaux, il leur a dit de se rappeler qu’ils n’étaient pas des princes mais des serviteurs. Etre cardinal n’est pas un privilège mais un engagement majeur, avec des responsabilités plus importantes et une masse de travail accrue. J’étais avec lui lorsqu’il fut lui-même créé cardinal. A l’époque il y avait d’importantes délégations qui arrivaient de partout avec leurs suites. Et puis les fêtes étaient majestueuses. Mais ce Pape est en train de marquer la fin de la cour pontificale.







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