2014-03-18 19:03:01

Le livre, un instrument de dialogue


(RV) Entretien - Le « cupolone », la coupole de la basilique Saint-Pierre délocalisée à Turin, et construite uniquement de livres : ce sera le stand du Vatican au salon international du livre, dans le Piémont du 8 au 12 mai prochain. Le Saint-Siège est en effet l’invité d’honneur de ce rendez-vous littéraire.

Sa maison d’édition, ses musées, sa bibliothèque apostolique et même ses archives participeront à l’événement. Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture explique à Antonino Galofaro le but de cette participation.

« Etre présent dans un espace international où se rencontrent les voix les plus différentes, les langues les plus diverses, les cultures les plus diverses mais aussi des dimensions spirituelles opposées. La deuxième voie qui s’ouvre devant nous est plus spécifiquement celle du livre. N’oublions jamais que la Bible, la parole « Bible » signifie « livre ». Et donc, une des bases fondamentales de la foi est justement liée au livre. La troisième voie est une voie que je considère comme fondamentale pour l’Église et plus particulièrement pour l’Église du Pape François : c’est le dialogue. Le dialogue qui s’exprime à travers ses sources de pensées qui se cristallisent dans les textes.

Qu’est-ce qu’un livre pour le Vatican ?
Nous avons décidé de démontrer que le livre n’est pas seulement ce qui existe maintenant, ce qui fait partie de l’édition et qui se trouve dans les librairies, mais c’est aussi la grande tradition qui est derrière nous. Pour cela, d’un côté, nous avons voulu apporter des documents de grande importance de la Bibliothèque apostolique du Vatican. Nous apporterons par exemple un Homère très important, un des dessins de Botticelli mais aussi un livre de prière des heures. De l’autre côté, nous apporterons également des documents qui concernent les archives secrètes du Vatican qui étudient naturellement l’histoire de l’Église et qui s’entrecroise de façon ininterrompue avec l’histoire de l’humanité.

C’est aussi l’occasion pour le Vatican de dialoguer avec les non-croyants ? Nous pensons notamment au Parvis des gentils.
Le Parvis des gentils concerne avant tout la rencontre entre des personnes qui pensent. C’est-à-dire que la distinction ne se situe pas initialement entre croyants et non-croyants mais entre des personnes pensantes et non-pensantes. Et elles peuvent être aussi bien dans le monde chrétien, catholique, protestant, etc. que dans le monde non-croyant. Une autre dimension toute aussi importante est celle du fait de découvrir que toutes les fois où nous avons une production libraire, bibliographique dédié aux thèmes spirituels, nous observons un très vif intérêt, non seulement dans le monde catholique croyant mais aussi dans le monde laïc.

Est-ce qu’il y a une politique culturelle du Vatican plus large ? Le Vatican a participé aussi à la Biennale de Venise, et participera à l’Expo 2015 de Milan.
Nous cherchons évidemment toutes ces scènes, ces tribunes pour faire en sorte que le Saint-Siège, qui par sa nature universelle, puisse dialoguer avec le monde dans toutes ses variantes, variations et variables, dans toute ses différences qui sont parfois polémiques. Cela fait que j’ai choisi que le Saint-Siège puisse participer à la biennale de Venise, à l’Expo 2015 de Milan et puisse entrer dans beaucoup d’institutions y compris l’Académie des sciences du Prix Nobel de Stockholm où nous avons fait une cour des gentils. Donc, dans des environnements profondément sécularisés et laïques. »


Photo : le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture








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