Sévère réquisitoire de l'Eglise brésilienne à l'approche du Mondial
(RV) Les évêques du Brésil ont publié un message à l’approche du Mondial qui se déroulera
du 12 juin au 13 juillet. En jouant pour la vie, c’est le titre du texte approuvé
par le Conseil permanent de la Conférence épiscopale, et qui sonne comme une sévère
mise en garde. Les évêques se montrent solidaires des manifestants qui continuent
de contester l’organisation de la Coupe du monde. Les raisons des protestations sont
toujours les mêmes. Les constructions de stades et autres infrastructures liées au
mondial sont beaucoup trop coûteuses pour le pays qui peine déjà à assurer un service
public minimal et nécessaire, notamment en matière de santé, d’éducation et de transports.
Les protestataires fustigent les sommes colossales englouties dans la préparation
du Mondial ainsi que les brutalités policières.
L’Eglise est par ailleurs
solidaire des familles des victimes des accidents de travail sur les chantiers du
Mondial. Elle met en garde contre le fléau du trafic des êtres humains qui risque
de s’accentuer pendant cette manifestation. Dans leur message, les évêques regrettent
qu’aucune mesure n’ait été prise pour lutter contre la pauvreté, endiguer la violence,
respecter les droits des plus vulnérables et garantir une vie digne pour tous. Il
est, selon eux, inacceptable que des familles et des communautés entières aient été
déplacées pour construire des stades et diverses installations. On ne peut pas
admettre, écrivent-ils, qu’une Coupe du monde puisse accentuer les inégalités
urbaines et la détérioration de l’environnement et justifier l’approbation de décrets
et dispositions provisoires.
Le succès et l'argent risquent de prendre
le dessus
Le sport est nécessaire, il ne devrait jamais être négligé,
affirment encore les évêques, à condition que le désir de succès et d’argent ne prenne
pas le dessus. L’épiscopat espère que les Brésiliens, connus pour leur sens de l’hospitalité
et leur gaieté, sauront aider les visiteurs à découvrir la richesse culturelle et
le patrimoine humain et naturel du Brésil. Le succès de ce Mondial ne se mesurera
pas en fonction des bénéfices et profits mais en fonction de la sécurité, du respect
des droits, de l’adoption de mesures contre le travail forcé, le racisme, la violence
et l’exploitation sexuelle.
Photo : un enfant joue au footbal à Rio de Janeiro