Le Pape rencontre les familles victimes de la mafia
Le Pape François rencontrera les familles des victimes de la mafia le 21 mars, à l’occasion
de la journée annuelle de la mémoire organisée depuis 1996 en Italie par la Fondation
Libera. Fondé par un prêtre catholique, le père Luigi Ciotti, ce réseau est considéré
actuellement comme la principale association italienne antimafia. Dans plusieurs villes,
Libéra a aidé la population à s’insurger et à agir contre le pouvoir mafieux, qui
gangrène tout le sud de l’Italie et pas seulement. Elle lutte en faveur de la légalité
et de l’engagement civil. La journée annuelle se propose de rendre hommage aux nombreuses
victimes innocentes de la criminalité organisée. Leurs noms sont prononcés en public,
un par un, comme un appel adressé à toutes les consciences contre la criminalité,
la corruption et les injustices qui portent atteinte à la dignité humaine.
Le
père Pino Puglisi, victime des réseaux mafieux
Parmi ces victimes, souligne
le réseau Libéra, il y a de très nombreux justes qui n’ont pas hésité à mettre leur
vie au service des autres, comme le père Pino Puglisi, dont les homélies dérangeaient
la mafia. Tué par un commando à Palerme, il a été béatifié en mai dernier. Vendredi
en début de soirée, quelque 700 personnes venues de toute l’Italie, accompagnées de
représentants du réseau Libéra, participeront à une veillée de prière présidée par
le Pape François dans une paroisse proche du Vatican, la paroisse Saint-Grégoire VII.
La
mafia, un chemin de mort incompatible avec l’Evangile
Il y a quelques jours
à l’Angélus, le Saint-Père avait dénoncé la mort d’un enfant de trois ans attribué
à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise, désormais la plus puissante de la péninsule.
Il avait invité au repentir les personnes qui se sont souillées de ce crime terrible.
En 2010, lors de sa visite à Palerme, son prédécesseur Benoît XVI avait exhorté les
jeunes siciliens à ne pas céder aux tentations de la mafia, un chemin de mort incompatible
avec l’Evangile, à ne pas avoir peur de s’opposer au mal pour renouveler profondément
leur terre. Selon un juge anti-mafia, habituellement très discret, les parrains de
la mafia calabraise en voudraient au Pape François et à sa politique de transparence.
Selon lui, l’évêque de Rome serait en danger.