L'Egypte contrôle toujours plus l'opposition islamiste
(RV) Entretien - Toutes les mosquées indépendantes devront être sous le contrôle
de l’Etat. C’est l’ambition de l’Egypte, qui a marqué cette semaine une nouvelle étape
dans sa lutte contre l’opposition islamiste, Frères musulmans et salafistes en tête.
Avec cette mesure, l’Etat tente de leur couper la voix, puisque les mosquées
sont le point de départ des manifestations contre le pouvoir, après la prière du vendredi.
L’opération des autorités contre l’opposition a déjà débuté l’été dernier, avec la
destitution du président islamiste Mohamed Morsi, comme nous l’explique à Antonino
Galofaro, Nathalie Bernard-Maugiron, directrice de recherche à l’Institut d’étude
de l’Islam et des sociétés du monde musulman, à Paris
Depuis que l’armée
a destitué Mohamed Morsi en juillet, le plus peuplé des pays arabes est profondément
divisé entre partisans du président islamiste et des militaires qui l’ont déposé.
Le
nouveau pouvoir installé par l’armée accuse régulièrement les islamistes, et notamment
la confrérie de Mohamed Morsi déclarée « terroriste » et cible d’une sanglante répression,
de se servir des mosquées pour diffuser leurs idées et recruter de nouveaux membres.
L’Egypte compterait quelque 130'000 mosquées, dont 10'000 échappraient au
contrôle du gouvernement. Fin 2013, les autorités avaient suspendu 55'000 imams car
ils n’avaient pas été formés par l’Université islamique d’Al-Azhar, l’une des plus
prestigieuses facultés de l’islam sunnite. Pour mener une prière dans une mosquée,
chaque imam doit recevoir une officielle. (Avec AFP)
Photo :
dans la mosquée d'Al-Azhar, au Caire, l'été dernier