Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 16
mars, deuxième dimanche de Carême. Évangile de Jésus-Christ selon selon saint Matthieu
17, 1-9: « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène
à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint
brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.»
Ecoutez
le commentaire du Père Pascal Montavit
En ce deuxième
dimanche de carême, l’Évangile du jour est celui de la Transfiguration. Cette vision
de Jésus transfiguré par Pierre, Jacques et Jean intervient pour confirmer, aux yeux
des trois apôtres, le chemin parcouru, mais aussi pour annoncer la Passion à venir.
Voyons cela de plus près. Tout d’abord, il est dit que Jésus emmène les trois
Apôtres à l’écart, sur une haute montagne. Cette précision nous rappelle l’importance
de savoir nous isoler pour prendre un temps, seul avec le Seigneur. Les soucis du
monde peuvent progressivement occuper toute la place de notre vie. Il est nécessaire
de savoir faire une pause pour prier à l’écart du monde et faire l’expérience de la
présence de Dieu. Le visage de Jésus devient alors brillant comme le soleil et ses
vêtements blancs comme la lumière. Jésus annonce ainsi sa Résurrection. Cette manifestation
surnaturelle permettra aux disciples, lorsque le Seigneur ressuscitera après sa Passion,
de reconnaître comment Jésus les a préparés et guidés jusqu’au jour de Pâques. C’est
pourquoi, ce récit se termine par un ordre de Jésus : « Ne parlez de cette vision
à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts » (Mt 17,9).
Ensuite, Moïse et Elie apparaissent aussi et s’entretiennent avec Jésus. Dans
l’Ancien Testament, Moïse représente la loi et Elie le prophétisme. Ils sont le signe
de l’alliance et de la promesse faite à Abraham. Mais rien n’est dit à leur sujet
à propos d’un resplendissement particulier. Jésus est donc plus grand qu’eux. Pour
Pierre, Jacques et Jean, c’est un premier enseignement. Jésus n’est pas venu abolir
la loi mais l’accomplir. La réaction de Pierre pourrait faire sourire en raison d’une
certaine candeur, mais elle manifeste surtout le dévouement total de Pierre pour Jésus.
Pierre, celui à qui sera confiée l’Eglise, est prêt à dresser trois tentes, une pour
Jésus qui représente la Nouvelle Alliance et une pour Moïse et Elie qui représentent
l’Ancienne Alliance. C’est bien d’ailleurs ce qu’est l’Eglise : Juifs et païens y
sont réconciliés (Ep 2,14). Enfin, une voix dit dans la nuée : « Celui-ci est
mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le » (Mt 17,5). C’est alors seulement
que les disciples tombent face contre terre. Ils savent qu’ils sont en présence de
Dieu lui-même. Cette voix venue du ciel n’est pas sans rappeler le baptême de Jésus
qui inaugurait son ministère. C’est encore la même phrase qui est prononcée par le
centurion lorsque Jésus meurt en croix : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu »
(Mt 27,54). Au début de son ministère, à mi-chemin et durant la Passion, une même
affirmation résonne : Jésus est Fils de Dieu. L’expérience de la Transfiguration
de Jésus est donnée aux Apôtres pour leur permettre de rester fidèles dans les épreuves,
dans l’incompréhension de ce qui va suivre, la Passion. Cela témoigne de la pédagogie
de Dieu. Le Seigneur donne par avance les grâces qui nous sont nécessaires pour tenir
bon dans l’adversité. Il nous prépare afin que nous résistions au jour de l’épreuve.
Bien sûr, les Apôtres fuiront lorsque Jésus sera arrêté, mais à part Judas, tous retourneront
vers lui. Ils se souviendront de ses paroles et comprendront que tout leur avait été
annoncé. Il en est de même pour nous. Le Seigneur nous donne les grâces nécessaires
pour supporter l’épreuve et les tentations. Il nous donne des moments d’intimité et
de communion qui nous permettent, par la suite, de le suivre partout où il va.