2014-03-08 09:36:53

RDC : le combat de Sœur Angélique pour les femmes victimes de violences


Venir en aide aux femmes victimes des exactions de la LRA, l'Armée de Résistance du Seigneur, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, c’est la raison de vivre de Sœur Angélique Namaïka. Cette religieuse congolaise a reçu en septembre dernier le prix Nansen du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, récompensant des services exceptionnels rendus aux réfugiés. Le 2 octobre dernier, Sœur Angélique a assisté à l’audience générale Place saint-Pierre. Elle avait pu saluer le Saint-Père qui lui avait alors accordé sa bénédiction apostolique et l’encourageant dans sa mission. « Je suis très heureuse, cette bénédiction me réconforte déjà, et la parole du Pape, je ne l’oublierai jamais » nous avait-elle confié juste après cette brève rencontre.

A l'occasion de la Journée internationale de la Femme, et alors que le Vatican rend, lui aussi, hommage aux femmes, religieuses et laïques qui œuvrent au bien commun au nom de leur foi, nous donnons la parole à Sœur Angélique Namaïka. Témoignage recueilli par Hélène Destombes RealAudioMP3


Après Rome, Sœur Angélique avait poursuivi sa tournée européenne à Paris, Bruxelles et Oslo pour témoigner de son combat en faveur des femmes meurtries, victimes d’enlèvements, de travaux forcés, de mutilations et de viols. Des violences perpétrées par l’Armée de résistance du Seigneur, l’une des rébellions les plus violentes au monde, née en Ouganda, et qui sévit dans le nord-est de la RDC depuis environ 5 ans.

A travers le Centre pour la réintégration et le développement de Dungu, elle, dit avoir aidé plus de deux mille jeunes filles et femmes. Pour les aider Sœur Angélique écoute leurs récits dramatiques, « porte leurs histoires » tente de les apaiser à travers la prière et la lecture de la Bible et leur donne des cours d’alphabétisation, de cuisine ou de couture pour « les occuper avec une formation professionnelle, afin de les empêcher de penser à toutes ces violences » et les rendre autonomes. Ces femmes affirme-t-elle « ont vraiment une douleur intérieure (…) elles doivent être aidées « pour ne pas demeurer dans la souffrance car elles portent une grande responsabilité. Elles sont le fondement de la famille. Les femmes doivent être en paix pour aider leurs enfants à être heureux, à être des hommes et des femmes qui pardonnent ».

Une récompense pour aider les femmes à parler

Sœur angélique est allée jusque devant le Conseil de sécurité des Nations Unies pour plaider en faveur de ces femmes victimes de violences « pour que soient mis en place des projets d’assistance durable pour les rendre autonomes ». Le prix Nansen, souligne-t-elle, va leur permettre de sortir de l’ombre, « aider d’autres personnes qui ont peur, car, avec les violences sexuelles les femmes ne se dévoilent pas car c’est d’abord la honte ». Grace à ce prix indique sœur Angélique « les femmes vont sortir de leur traumatisme et parler de la paix ».

La distinction Nansen récompense chaque année une personne qui a rendu des services exceptionnels à la cause des réfugiés. Elle s’accompagne d’une somme de 75 000 euros, offerte par la Norvège et par la Suisse. Sœur Angélique a déjà décidé de la consacrer au développement des activités des femmes. Elle souhaite notamment créer une boulangerie semi-industrielle pour la ville de Dungu et ses environs.








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