Le Pape François dresse le bilan de sa première année de pontificat
(RV) Voici bientôt un an que le Cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires devenait
le 266e Pape de l’Eglise catholique. Une année de bouleversements, de surprises, que
les spécialistes s’essaient à commenter, à analyser. Mais qui pouvait mieux le faire
que le Pape lui-même ? François se livre aujourd’hui en Une du quotidien italien Il
Corriere della Sera interrogé par le directeur du journal Ferruccio de Bortoli.
L'entretien est reproduit dans son intégralité en Une du quotidien argentin La
Nación.
Dans cette longue interview, le Pape n'évite aucun sujet. Il se
considère comme « une personne normale ». « Le Pape est un homme qui rit,
qui pleure, qui dort et qui a des amis comme tout le monde » selon François. Et
il va même plus loin : « décrire le Pape comme une sorte de Superman, une sorte
de star, me paraît blessant » dit-il. Une allusion directe à la Francesco mania
qui a pu gagner certains cette année.
A une question sur sa façon de gouverner
l’Eglise, François estime qu’il est « conseillé et accompagné dans son travail
par beaucoup de gens. Mais qu’au moment de décider, de mettre une signature, il se
retrouve seul avec son propre sens de la responsabilité ».
Le Pape émérite
: une «institution»
Pour autant, François peut compter sur son prédécesseur,
Benoit XVI, pour lui demander conseil dans sa tâche. Si le Pape émérite est « discret,
humble et qu’il ne veut pas déranger » selon la description de François, les deux
papes sont tombés d’accord pour quelques apparitions publiques de Benoit XVI et une
participation à la vie de l’Eglise. « Le pape émérite n’est pas une statue dans
un musée, c’est une institution » affirme François. Un peu comme un grand-père
dont il ne faut pas négliger la sagesse.
Concernant la réforme de l’Eglise,
François déclare que les changements qu’il s’applique à mettre en place s’inscrivent
dans la lignée des discussions des Congrégations générales qui avait précédé le conclave
il y a un an. « En mars dernier, je n’avais aucun projet de réforme de l’Eglise,
aujourd’hui j’attends que le Seigneur me donne l’inspiration pour agir » avoue
François.
D’ailleurs, sur les réformes attendues concernant la famille, le
Pape argentin estime que l’Eglise se doit de donner une réponse à la crise du modèle
familial, mais pour cela, elle doit le faire en profondeur, et pas au cas par cas.
« C’est ce que sont en train de faire le Consistoire et le Synode » conclut-il.
Photo
: Le Pape François à la loggia de la basilique St Pierre, le soir de son élection
le 13 mars 2013.