Au Paraguay, croissance et développement ne vont pas de pair
(RV) Entretien- Le Paraguay, petit pays enclavé au cœur de l’Amérique du Sud,
traverse une crise sociale alors que son président Horacio Cartes, élu voici près
d’un an, ne semble pas avoir réussi à accomplir ses promesses de redistribution sociale
et de lutte contre la pauvreté.
Ses pratiques de manager et son désir d’attirer
les investisseurs ont dépoussiéré l’image du parti Colorado, hégémonique durant la
seconde moitié du XXe siècle et décrié pour son soutien au régime du dictateur Alfredo
Stroessner (1954-1989) et ses pratiques de corruption.
Mais alors qu’il affichait
un taux de croissance spectaculaire de 13% en 2013, le Paraguay reste l’un des pays
les plus inégalitaires du monde. L’annonce, le 1er mars, d’un relèvement immédiat
du salaire minimum de 10%, qui dépasserait ainsi le seuil des 400 dollars, ne devrait
pas empêcher les principaux syndicats du pays de maintenir leur appel à une grève
générale le 26 mars. Ils réclament en effet une hausse d'au moins 25% du salaire mimum.
Pour
Dominique Demelenne, professeur de sociologie à l’Université catholique
d’Asuncion, il est clair que la population est mécontente du gouvernement actuel
qui n’arrive pas à vaincre les inerties paraguayennes, notamment sur la question de
la redistribution des terres. Il répond à Cyprien Viet.
Photo :
des inondations récurrentes, ici le 26 février, paralysent régulièrement la capitale
paraguayenne Asuncion, qui manque d'infrastructures pour réguler une urbanisation
galopante