En Birmanie, pas de progrès pour protéger les minorités
(RV) L’OPNRR (Organisation for Protection of National Race and Religion), une organisation
de moines bouddhistes nationalistes de Birmanie exhorte le gouvernement à légiférer
pour « protéger la religion et la race » birmane. Cette demande est principalement
dirigée contre les ethnies de confession musulmane du pays, qui entretiennent des
relations tendues avec la majorité bouddhiste, rapporte l’agence Eglises d’Asie.
L'organisation
nationaliste a récemment déclaré nécessaire le vote de lois « protégeant la race et
la religion nationales », pour prévenir la répétition des violences intercommunautaires,
comme celles de 2012. Les victimes de ces heurts ont été principalement des musulmans
et notamment ceux de la minorité Rohingya de l’Etat de Rakhine, au nord-ouest du pays,
précise l'agence d'information des Missions Etrangères de Paris.
Instrumentalisation
des minorités
Le chef de l’état birman Thein Sein, a récemment débattu,
sur la base de la demande de l'OPNRR, avec le président du Parlement, Shwe Mann, d'une
restriction de la possibilité de contracter des mariages interreligieux. Une rencontre
qui témoigne d’un contexte très fragile pour les minorités dans le pays, Eglises d’Asie
soulignant une instrumentalisation persistante de « la question Rohingya » par les
dirigeants du pays.
Si les textes proposés par les nationalistes étaient
votés en l’état, relève l’agence de presse, il deviendrait impossible pour une bouddhiste
de se marier avec un non bouddhiste sans l’autorisation de ses parents ainsi que de
l’administration de l’état-civil. Parallèlement, un non bouddhiste devrait se convertir
avant d’épouser une bouddhiste.
Photo: un garçon de la minorité musulmane
Rohingya, dans l'état de Rakhine, au nord-ouest de la Birmanie