Colombie : qui veut retarder la paix avec les Farc ?
(RV) Entretien - Ce vendredi, la guérilla colombienne des Farc a présenté à
la presse trois nouveaux membres venant renforcer sa délégation aux négociations de
paix avec le gouvernement qui se déroulent depuis plus d'un an à Cuba.
Les
trois nouveaux membres, Fabian Ramirez, Jairo Martinez et Fidel Rondon, sont des commandants
des fronts Sud et Oriental des Forces armées révolutionnaires de Colombie, a indiqué
le chef de la délégation de la guérilla au processus de paix. Et leur présence au
sein de la délégation illustre « l'engagement des Farc à trouver une solution politique
au plus ancien conflit interne du continent », a assuré Ivan Marquez, le numéro deux
des Farc.
Selon des sources proches du processus de paix, la présence de ces
chefs militaires à La Havane indique également que tous les secteurs des Farc appuient
le dialogue de paix avec le gouvernement.
Difficile compromis sur un cessez-le-feu
bilatéral
Les négociations se poursuivent donc entre le gouvernement colombien
et la guérilla des FARC. Entamées à La Havane il y a bientôt quinze mois, elle sont
censées mettre fin à un conflit armée qui dure depuis bientôt un demi-siècle.
Si
les discussions ont avancé sur le développement agraire et la participation politique
des guérilleros après la fin des combats, d’autres sujets de blocage persistent, comme
l’instauration d’un cessez-le feu bilatéral, proposé par la guérilla le 3 février,
mais rejeté par le gouvernement. Il faut dire que derrière les avancées, beaucoup
ont intérêt à ce que le règlement du conflit soit retardé.
Les explications
de Daniel Pécaut, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales
(EHESS) et spécialiste de la Colombie
Photo
: les trois nouveaux négociateurs des Farc, présentés vendredi à La Havane