La démission du cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, a été acceptée ce
vendredi par le pape François. Créé cardinal par Jean Paul II en 1983, le prélat allemand
quitte sa fonction à l'âge de 80 ans, soit 5 ans après l’âge prévu par le droit canonique.
Il a été durant 25 ans à la tête du plus grand et plus riche diocèse d'Allemagne.
Le chapitre de la Cathédrale de Cologne devait se réunir afin d'élire un administrateur,
qui sera placé à la tête de l'archidiocèse jusqu'à la désignation du nouvel archevêque,
a indiqué le prévôt Norbert Feldhoff.
Ami de longue date de Benoît XVI, Joachim
Meisner est resté très proche de lui durant son pontificat. Il l’a notamment accueilli
dans son diocèse en 2005, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse.
Confronté
au nazisme et à la séparation de l'Allemagne
Joachim Meisner est né le
25 décembre 1933 à Breslau, l'actuelle Wroclaw en Pologne. Après la défaite de l'Allemagne
nazie, en 1945, il fuit avec sa famille en Thuringe. Il a été ordonné prêtre en 1962.
Il est nommé en 1975 évêque auxiliaire d'Erfurt-Meiningen, alors en Allemagne de l'Est,
puis évêque dans une ville de Berlin encore divisée en 1980. Jean Paul II le nomme
archevêque de Cologne en 1989.
Le cardinal Meisner a été une des personnalités
catholiques les plus en vue ces dernières décennies en Allemagne. Il s'est toujours
activement engagé dans le débat social, notamment contre l'avortement, le suicide
assisté et la pilule du lendemain. En 2000, il s'était fortement opposé à l'association
"Donum vitae", fondée par des laïcs catholiques dans le but de poursuivre, à l’intérieur
du dispositif étatique, les activités de conseil aux femmes enceintes en difficulté
désirant avorter.
En 2005, il avait présenté ses excuses après le tollé
provoqué par une prédication dans laquelle il avait comparé l’interruption de grossesse
au massacre des innocents par le Roi Hérode ainsi qu’aux millions de morts tués par
le régime nazi et par la dictature de Staline. L'an dernier, il avait toutefois surpris
son monde en remettant en question son "non" à la pilule du lendemain en cas de viol.
Il s'est par contre toujours opposé clairement au sacerdoce des femmes et à l'accès
des divorcés remariés à la communion. (apic/kna/imedia)