« Gardez ouvertes les oasis de prière à Tel-Aviv »
Les responsables de l’Eglise Catholique de Terre Sainte ont publié le 20 février une
déclaration qui demande à la municipalité de Tel Aviv de cesser sa campagne contre
les lieux de prière des communautés de migrants à Tel Aviv Sud.
D’une part,
il y a un exode des chrétiens arabes du Proche-Orient. Mais d’autre part il y a aussi
un afflux de chrétiens qui ont quitté leur pays d’origine (par exemple les Philippines,
l’Inde, les pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe de l’est) pour des raisons
économiques et sont en recherche d’emploi. Le cas d’Israël est emblématique. Il y
a actuellement entre 50.000 et 60.000 migrants catholiques (dont environ 35.000, rien
que pour les seuls philippins).
C’est un défi majeur que d’assurer leur pastorale,
car contrairement aux chrétiens autochtones, les chrétiens immigrés ne parlent pas
arabe. Mais même la pastorale, par exemple en anglais, a assez peu d’effets, car une
partie des enfants d’immigrants ne parlent encore que l’hébreu. En Israël, le Patriarcat
Latin de Jérusalem a confié au Vicariat Saint-Jacques la pastorale des catholiques
de langue hébraïque et la pastorale des migrants. Le prêtre compétent est le Père
David Neuhaus. La pastorale des migrants a été créée en 2011.
Le vicariat
se compose de sept paroisses, dont cinq de langue hébraïque et deux russophones. Cependant,
la pastorale concerne bien plus que ces paroisses, car le vicariat s’occupe aussi
des enfants de travailleurs étrangers et de demandeurs d’asile (principalement des
soudanais et érythréens). En outre, il y a quelques dizaines de familles arabes chrétiennes
qui, pour raison de travail, vivent dans des villes où l’on parle hébreu. Leurs enfants
sont éduqués en hébreu et parlent et pensent dans cette langue. Des milliers d’immigrants
catholiques vivent à Tel-Aviv, en plus des catholiques autochtones de langue arabe
ou hébraïque. Les deux églises catholiques de Jaffa, au sud de Tel-Aviv, ne sont plus
suffisantes pour prendre en charge les catholiques de Tel-Aviv. Aucune présence catholique
n’est établie dans la ville de Tel-Aviv elle-même. En 2009, un groupe de Philippins
a loué une salle dans le sud de la ville. En l’espace de trois ans, la communauté
a dû changer trois fois d’emplacement. D'autres lieux de culte improvisés sont visés.
(avec AED et Patriarcat latin Jérusalem)
Gardez ouvertes les oasis de prière
à Tel Aviv !:
Nous, ordinaires de l’Eglise Catholique de Terre Sainte,
avons entendu le cri des fidèles chrétiens, orthodoxes, protestants, évangéliques,
qui sont travailleurs immigrés et demandeurs d’asile dans la ville de Tel Aviv. Eux
aussi sont nos frères et sœurs.
Nous avons appris qu’au cours des dernières
semaines la municipalité de Tel Aviv a fermé de nombreux lieux de culte dans la banlieue
Sud de Tel Aviv. Dans certains cas, leurs meubles ont été confisqués.
Les
migrants ont rassemblé le peu qu’ils avaient afin de fonder des communautés chrétiennes
et des lieux de prière dans des appartements, des boutiques, des caves et des abris.
Ils ont transformé ces lieux en oasis de prière et de solidarité. Il y a des lieux
où ils peuvent se rassembler et être consolés par le Tout-Puissant, et se consoler
les uns les autres, puisqu’ils se confrontent à leur pauvreté et leur dénuement, à
leur exil et leur solitude.
Nous reconnaissons le droit qu’ont les autorités
civiles d’appliquer la loi et de faire régner l’ordre, mais nous nous tournons vers
elles pour leur demander bonté et miséricorde pour nos frères et sœurs. Leurs églises
et lieux de prière sont aussi des lieux saints qu’il faut favoriser et protéger. Nous
demandons que cette campagne contre les églises de Tel Aviv Sud soit transformée en
une campagne pour aider les églises à répondre à leurs obligations civiles et à continuer
à servir les fidèles.
Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes
: Rendez des jugements conformes à la vérité, témoignez-vous mutuellement
de l’amour et de la pitié. N’exploitez pas la veuve et l’orphelin, ni l’immigré
et ceux qui sont dans le besoin, et ne tramez aucun mal dans votre cœur
les uns contre les autres. (Zacharie 7 :9-10)