Parmi les cardinaux présents à Rome pour le Synode extraordinaire sur la famille au
Vatican, le cardinal Raï, patriarche d’Antioche des Maronites. Le Cardinal détaille
au micro de Jean-Baptiste Cocagne les problèmes que rencontrent les familles au Liban
et l’importance de leur apporter un soutien afin de faire vivre la présence chrétienne
au Proche-Orient.
Vous savez
que la famille, c’est tout. La famille, c’est la victime économique, sociale et politique,
du moins chez nous. Il faut aider la famille car c’est la cellule de la société. Vous
parlez des jeune : c’est la famille. Vous parlez des anciens :c’est la famille. Vous
parlez de questions économiques :c’est la famille. Vous parlez de vocations : c’est
la famille. Pour nous, il est très important de maintenir la famille, son identité,
sa mission, son importance. Nous savons bien qu’en Europe et en Occident, en général,
la famille souffre beaucoup sur le plan des valeurs et c’est une grande préoccupation
chez le Pape et pour nous aussi. D’ailleurs nous avons décidé de traiter aussi la
question de la famille dans notre prochaine assemblée des patriarches et des évêques
catholiques du Liban au mois de novembre. Pour nous, les questions pastorales sont
très importantes et surtout les jeunes ! Nous vivons un grand conflit, une grande
crise socio-économique au Liban où les jeunes ne trouvent pas d’avenir. Ils cherchent
un travail et il n’y en a pas. La question comment aider ces jeunes et leur dire
: « voilà, malgré la guerre, le conflit, malgré ce que vit le Moyen-Orient, nous devons
nous rappeler que nous sommes là-bas depuis le temps de Jésus et que le Moyen-Orient
a besoin du témoignage chrétien » ? Il faut que nous restions sur le territoire oriental
et véhiculer les valeurs chrétiennes à la société. Nous avons maintenant vécu avec
les musulmans dans tous les pays arabes depuis 1300 ans. Alors, nous sommes des citoyens
autochtones, originels, authentiques . Il faut que nous conservions et que nous préservions
notre présence. Il faut que restions là-bas. Pour nous, la famille, c’est un problème
de premier ordre.
Ça fait un an que le Pape François a été élu. Quel est
votre regard sur le début du pontificat de cette première année de François ? Il
a gagné le monde entier par sa simplicité et son humilité. Il a donné une ligne à
l’Église qui touche toutes les consciences par son exemple, par sa parole. Le signe,
ce sont les gens qui viennent. Il a donné beaucoup d’espoir. Beaucoup de gens sont
retournés à l’Église. Quant à nous, nous nous référons toujours aux paroles du Pape
dans notre Église. Il faut que nous appliquions ce que le Pape nous appelle à faire.
Sa première encyclique « evangelii gaudium» contient toute sa spiritualité. Alors,
nous avons compris comment agir. Aujourd’hui, c’est le Pape qu’il faut. La deuxième
chose que je voudrais dire, c’est que nous sommes très reconnaissants au Saint-Père
pour tous les appels pour la paix en Syrie et au Moyen-Orient. Il est très respecté
par les musulmans et par les chrétiens. Tous ont une grande vénération pour la figure
du Pape et tous expriment leur gratitude pour tout ce qu’il fait, surtout en Syrie
. Il demande toujours qu’on prie pour lui et nous prions pour lui. La prière le guide,
comme toujours.