Un professeur de l'Université catholique d'Ukraine tué à Kiev
Alors que les affrontements ont déjà causé ce jeudi la mort de dizaines de manifestants
et de policiers dans les rues de Kiev, l'Université catholique d'Ukraine (UCU) à Lviv
accuse le président ukrainien d'être responsable de l'escalade de la violence. L'UCU
a annoncé que parmi les morts sur la Place de l'Indépendance à Kiev se trouve Bohdan
Solchanyk, un professeur de 28 ans, qui enseignait à l'UCU en tant que maître de conférences
en histoire moderne de l'Ukraine.
Pour une résolution pacifique du conflit
«
Nous affirmons sans équivoque que la responsabilité de l'escalade actuelle repose
uniquement sur le gouvernement – sur Viktor Ianoukovitch personnellement et sur son
commandement 'belliciste' » -, écrit l'UCU dans un communiqué (Cf. www.ucu.edu.ua).
Cette escalade, que les responsables de l'Université catholique d'Ukraine qualifient
de « complète absurdité », « barre nos espoirs pour une solution pacifique
et sage de la crise et nous rapproche d'une catastrophe humanitaire ».
La
voix de l’Église n’a pas été entendue
Pour sa part, le chancelier de l’Église
orthodoxe ukrainienne s’est adressé aux fidèles alors que les sanglants affrontements
de Kiev se poursuivent. Le métropolite Antoine de Borispol, chancelier de cette Église
rattachée canoniquement au Patriarcat de Moscou, écrit que depuis le début de la crise
politique et durant toute la période d’affrontement, elle a souvent appelé à cesser
les violences et à résoudre pacifiquement le conflit.
« A notre grand regret,
la voix de l’Église n’a pas été entendue. (…) Le sang a coulé, des gens ont péri.
Les renseignements les plus inquiétants nous parviennent actuellement sur de nouveaux
combats sur la Place de l’Indépendance. En ces heures difficiles, nous condamnons
une fois encore catégoriquement les bains de sang et nous appelons: arrêtez ! Cessez
immédiatement les violences, revenez au dialogue ! »
Le pays est au
bord de la guerre civile
Le métropolite Antoine de Borispol relève que
l'Ukraine est depuis près de trois mois au bord de la catastrophe nationale. « Tous,
aussi bien le pouvoir que l’opposition et chacun d’entre nous doivent prendre conscience
qu’ils auront à répondre de leurs actes devant Dieu. La menace de guerre civile et
d’effondrement économique devient de plus en plus réelle. Nous appelons les partis
qui s’affrontent: frères et sœurs ! Ne déchirez pas l’Ukraine ! ». Fin 2013, une
délégation du conseil religieux d’Ukraine s’était rendue à Bruxelles pour demander
l’adhésion de son pays à l’Union européenne.
Une salle d’opération a été installée
dans la cathédrale catholique qui se trouve à proximité de la place de l’indépendance
et une clinique dans le Conservatoire pour soigner les blessés. Le monastère orthodoxe
St-Michel avait déjà servi dès mardi de centre médical pour les blessés. Plusieurs
églises catholiques et orthodoxes ont ouvert leurs portes. Malgré les menaces et les
intimidations, des prêtres catholiques et orthodoxes sont restés auprès des manifestants
pour les inciter au calme et à la prière. (Apic/risu/ucu/mospat)