(RV) Entretien - Depuis une quinzaine de jours, le Venezuela vit au rythme
de manifestations quotidiennes. Mardi encore, partisans et opposants au président
Nicolas Maduro ont défilé dans les rues de Caracas. Fait marquant : l’un des principaux
opposants politiques, Leopoldo Lopez, s’est rendu à la police. Il est visé par un
mandat d'arrêt sous l'accusation d'homicide et d'incitation à la violence.
La
semaine dernière, la contestation a pu être violente, causant la mort de trois personnes.
Les manifestants protestent contre l’insécurité et la situation économique. Mais en
face d’eux, les autorités dénoncent une tentative de coup d’Etat et accusent les Etats-Unis
de soutenir l’opposition.
Thomas Posado, chercheur au Groupe d’études interdisciplinaires
sur le Venezuela, explique à Antonino Galofaro que ces manifestations réveillent
de vieilles peurs au sein du gouvernement
Le président
Nicolas Maduro s'est lui adressé mardi à ses partisans, de rouge vêtus, convoqués
au centre-ville devant le palais présidentiel de Miraflores, se félicitant que
« ce responsable politique de la droite vénézuélienne soit entre les mains du ministère
public pour répondre de ses appels à la sédition ». L'opposant a été transféré
dans une prison militaire de la banlieue de Caracas et comparaîtra mercredi midi devant
un tribunal, a annoncé Voluntad Popular, son parti.
Le président Maduro s'en
est vivement pris à ses homologues de droite du Chili et de la Colombie, Sebastian
Piñera et Juan Manuel Santos, accusés d'ingérence dans les affaires vénézuéliennes
: « Ça suffit, bordel ! », s'est-il exclamé devant une foule d'au moins 10.000
personnes, selon des sources indépendantes.
M. Maduro, le dauphin de l'ex-président
socialiste Hugo Chavez, affronte sa plus profonde crise sociale depuis son élection
sur le fil en avril 2013, née d'une fronde étudiante entamée début février en province
sur le thème de l'insécurité mais qui s'est ensuite étendue à la critique de la situation
économique (inflation de 56%, pénuries), dans ce riche pays pétrolier. (Avec AFP)
Photo
: l'opposant Leopoldo Lopez s’est rendu mardi à la police. Il est visé par un mandat
d'arrêt sous l'accusation d'homicide et d'incitation à la violence