(RV) En Egypte, les chefs et représentants des principales confessions chrétiennes
du pays se réunissent en assemblée en la cathédrale copte-orthodoxe Saint-Marc au
Caire. Ils célèbrent le premier anniversaire de la création du Conseil national des
Eglises chrétiennes. Il y a un an en effet, les chefs de cinq Eglises, la copte-orthodoxe,
la copte-catholique, la grecque-orthodoxe, la protestante et l’anglicane, s’étaient
réunis en ce même lieu pour porter sur les fonts baptismaux cette institution fortement
œcuménique dans un pays majoritairement musulman et en pleine tourmente révolutionnaire.
Un an seulement d’existence et déjà des signes encourageants pour ce conseil
national des Eglises chrétiennes en Egypte. « L’institution de ce conseil a été
très important pour nous tous, explique l’évêque copte-catholique d’Assiout, Mgr Kyrillos
William. Nous pouvons déjà en mesurer les effets au niveau local ». Et de citer
la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, pendant laquelle les fidèles ont
été contents de voir prier ensemble les chefs des différentes confessions chrétiennes.
« Cette année, pour la première fois, poursuit l’évêque, un évêque copte-catholique
a prié dans une église copte-orthodoxe. Ca n’était jamais arrivé ».
Comment
fonctionne le conseil national des Eglises chrétiennes en Egypte
Ce nouveau
climat entre les chrétiens égyptiens serait dû à la bonne volonté et à l’ouverture
du patriarche copte-orthodoxe Tawadros II, par ailleurs engagé dans une réforme du
mode d’élection du chef de la plus importante communauté chrétienne en Egypte.
Le
conseil national des Eglises chrétiennes compte un comité de présidence, un secrétariat
général et un comité exécutif ainsi que quinze commissions dédiées à des questions
et des domaines spécifiques qui se mettent en place petit à petit. Parmi ces commissions,
une est consacrée à la théologie et pourrait aborder très vite des thèmes controversés
comme le baptême que les coptes-orthodoxes administrent aux chrétiens des autres confessions
qui intègrent leur Église. Selon le père Bishoy Elmy, prêtre copte-orthodoxe, il existe
quinze questions doctrinales et théologiques controversées qui peuvent être discutées
entre copte-orthodoxe et catholiques.
Enfin, dans un pays dont le contexte
politique est des plus mouvants, le conseil des Eglises ne veut pas prendre position.
Pas question de conditionner les chrétiens dans leurs opinions mais, en tant que citoyens,
ils ont certes le devoir de s’exprimer quand le bien du pays est en jeu. (avec Fides)
Photo: l'église copte orthodoxe de la Vierge Marie au Caire