Trafic humain au Brésil : les religieux s'engagent pendant la coupe du monde
Profiter de la coupe du monde de football pour sensibiliser le public sur le trafic
de personnes. C’est le but que s’est assignée la Conférence des religieux catholiques
du Brésil (CRB) qui mènera une campagne de prévention pendant la compétition qui se
déroulera du 12 juin au 13 juillet prochain dans le pays. Intitulée «Jogua a favor
da vida» (Jouer pour la vie), cette action de sensibilisation veut aider la lutte
contre le trafic de personnes et en particulier contre l'exploitation sexuelle.
Cette
campagne a été élaborée en collaboration avec le réseau «Un cri pour la vie»,
qui regroupe plus de cent cinquante religieux de diverses congrégations, travaillant
à la prévention du trafic d’êtres humains au Brésil. La campagne sera lancée le 18
mai prochain dans l'ensemble des douze villes qui vont accueillir la compétition.
La CRB, qui compte aujourd'hui plus de trente mille religieux consacrés, a indiqué
qu'elle allait mobiliser ses forces pour travailler en amont et pendant la totalité
de l'évènement.
Sensibilisation dans les lieux publics
«Il
s'agit d'une campagne de prévention et d'information », a expliqué soeur Eurides
de Oliveira, coordinatrice du réseau «Un cri pour la vie». « Nous allons
distribuer des dépliants pour rappeler au public en quoi consiste le trafic humain
». Ce matériel sera distribué dans les gares routières, les bus, les aéroports et
les hôtels des villes hôtes des matches de la coupe du monde.
Soeur Eurides
a précisé que des dizaines d'enfants, d'adolescents et d'adultes étaient chaque année,
au Brésil, victimes du trafic humain. Cette criminalité génère, dans le monde, 32
milliards de dollars par an de bénéfices pour les trafiquants. Cette activité, a-t-elle
poursuivi, atteint des sommets lors des évènements planétaires comme la coupe du monde
de football.
Réseau de partenaires
Bien que les statistiques
soient difficiles à établir, selon le Secrétariat national de la justice et le Bureau
des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime (UNODC), près de cinq
cents Brésiliennes et Brésiliens auraient été victimes du trafic humain entre 2005
et 2011. 337 personnes, soit plus de 70% des cas, auraient alimenté des réseaux d’exploitation
sexuelle.
Selon la coordinatrice, de nombreuses entités brésiliennes luttant
contre le trafic de personnes se sont jointes à cette campagne. Parmi elles, figurent
plusieurs universités, Caritas International et le ministère brésilien de la Justice.
(APIC)