L'éducation des filles, priorité du 2ème Forum des femmes francophones
Le deuxième forum des femmes francophone, prévu pour les 3 et 4 mars à Kinshasa, en
République Démocratique du Congo aura comme priorité, l’éducation des filles, c’est
ce qu’a affirmé récemment la ministre française de la francophonie, Yamina Benguigui
dans un point de presse. Plusieurs dizaines de millions de filles ne sont pas
scolarisées à travers le monde. Les discriminations dont elles sont encore victimes
sont profondément ancrées dans de nombreuses régions du globe. Dans certains pays,
plus de la moitié des filles n’achèvent pas le cycle d’enseignement primaire. Et,
passé le primaire, les filles ont encore plus de risques que les garçons d’avoir
à stopper leur scolarité à l’entrée du secondaire, pour assurer les travaux ménagers
ou agricoles, pour apporter un complément de revenu à leur famille, ou encore pour
être livrées trop tôt à un mariage qu’elles n’ont pas choisi. Dans les pays pauvres,
quand une famille a la possibilité de scolariser un seul enfant, c’est le garçon qu'elle
choisit. Ainsi, les filles ne représentent qu’un tiers de tous les enfants scolarisés
dans le monde et deux tiers d’adultes analphabètes sont des femmes. Ces millions
de femmes n’ont pas les armes du savoir pour se défendre contre les mariages forcés,
l’exploitation sexuelle ou domestique, les crimes d’honneur... La privation d’instruction
enferme les filles, puis les femmes qu’elles seront, dans la vulnérabilité la plus
extrême, face à la maladie, aux différentes formes de violences, aux mariages forcés,
aux grossesses précoces et à la pauvreté. A l’inverse, l’accès à l’éducation a des
conséquences qui vont bien au-delà des jeunes filles elles-mêmes. Dans les pays où
l’éducation des femmes progresse, la mortalité infantile baisse, la propagation des
pandémies est mieux maîtrisée. Un enfant né d'une mère qui a eu accès à l’école
élémentaire a beaucoup plus de chances de vivre au-delà de son cinquième anniversaire
que celui né d'une mère privée d’éducation. Les femmes et jeunes filles instruites
se posent en leader de leurs familles, communautés et pays. A travers le monde,
les mouvements féminins investissent dans l’éducation comme moyen de réduire les inégalités
entre les sexes et les discriminations envers les femmes. Les groupes de femmes mettent
en œuvre des programmes d’éducation et de formation non formelle en tant que stratégie
pour développer la confiance en soi, le leadership et l’autonomisation. De plus en
plus, des groupes de femmes auparavant exclus se motivent pour améliorer et transformer
leur situation.