En Ouzbékistan, le gouvernement a décidé de renforcer le contrôle des livres et textes
religieux. Les ouvrages qui, selon le régime ouzbek, encouragent les conversions et
déforment les principes de la foi, seront considérés comme illégaux. En 2012, déjà,
l’ONG Human Rights Watch qualifiait d’effrayante la situation des droits de l’homme
et de la liberté religieuse en Ouzbékistan, dénonçant la répression systématique et
l’usage récurrent de la torture. La nouvelle loi, entrée en vigueur fin janvier, permet
d’imposer légalement des restrictions à la production, vente et importation de matériel
confessionnel.
Elle interdit la distribution de ces textes en dehors des points
de vente autorisés officiellement. Elle prévoit, en outre, des peines plus sévères
pour ceux qui violent la loi. Elle confère des pouvoirs supplémentaires au Comité
pour les Affaires religieuses chargé de contrôler la possession d'objets à caractère
religieux et d’examiner toute la littérature religieuse selon des critères de censure
particulièrement stricts. En Ouzbékistan, 88% de la population est de religion musulmane
sunnite. Les chrétiens, en majorité orthodoxes, ne représentent que 8% de la population.
De nombreux prisonniers d’opinion sont détenus en raison de leurs croyances
religieuses. Au mois de mai dernier, des chrétiens ont été condamnés pour détention
de Bibles. Selon plusieurs sources, les autorités, vraisemblablement effrayées par
la contagion des printemps arabes, ont intensifié le contrôle déjà strict des communautés
religieuses. La situation serait aujourd’hui comparable à celle de l’époque soviétique.
(Avec Asianews/Aed)