Une ligne ferroviaire pour développer l'Afrique de l'Est
Le Kenya est en train de construire une ligne ferroviaire pour relier sa côte, depuis
Mombasa, à sa capitale, Nairobi, à l’intérieur des terres. Cela semble anodin, mais
cette voie permettra à toute la région des Grands lacs de s’intégrer, de la Tanzanie
au Soudan du sud.
La voie de chemin de faire, financée par la Chine pour plus
de 5 milliards de dollars, permettra de dynamiser le commerce est-africain : importer
plus de marchandise à l’étranger, mais aussi favoriser les échanges commerciaux entre
les pays de l’Afrique de l’Est. Elle permettra enfin au Kenya de consolider son leadership
économique dans la région.
Cette ligne ferroviaire vient renouveler une réseau
déjà existant, divisant par trois la durée des trajets. Il vient aussi appuyer un
réseau routier difficile, comme nous l’explique Bernard Calas, professeur de géographie
politique à l’Université de Bordeaux, ancien directeur de l’Institut de recherche
en Afrique, à Nairobi
Le chantier
doit longer la mythique et vétuste ligne coloniale Mombasa-Nairobi. Elle mesura 450
kilomètres, reliant le premier port régional sur l’océan indien à la capitale kényane.
L’étape suivant du projet, imaginé par le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda, est de prolonger
la ligne jusqu’à Kampala, traversant l’épaisse brousse des lions mangeurs d’hommes,
puis Kigali, et potentiellement jusqu’au Soudan du sud, pour un coût qui passera alors
à près de 14 milliard de dollars.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour transformer
le cours de l’Histoire non seulement pour le Kenya, mais pour la région est-africaine
dans son ensemble », a déclaré le président kényan Uhuru Kenyatta, en lançant
la construction de la ligne à Mombasa, en novembre dernier.
Photo :
une ligne de chemin de fer dans la banlieue de Nairobi